Retardée dans ses répétitions à cause d’une pandémie qu’on ne présente plus, la prometteuse Chorale Yalla peut à nouveau foncer tête baissée dans les préparatifs de son premier concert : « La Vie, de l’ombre à la lumière ». Un ensemble de chansons passant de l’obscur au clair à venir savourer le 25 juin à la salle de l’Arsenal à Tavannes.
Tiré de la langue arabe, « Yalla » signifie tout simplement « en avant ». Les fins connaisseurs auront reconnu ici la fameuse devise de Sœur Emmanuelle, religieuse réputée pour sa grande bonté envers les populations démunies.
Pour Carine Jeanbourquin, cette expression est le synonyme d’un nouveau départ musical. Enseignante de profession, cette habitante de Pontenet a le mérite d’avoir créé la chorale Chœur à cœur, un ensemble musical constitué d’anciens élèves réunis à l’occasion du centième anniversaire du collège de Malleray en 2005.
Pas peu satisfaits de leur première performance, les choristes ont poursuivi leurs activités et sont encore bien actifs aujourd’hui, mais sans Carine Jeanbourquin.
Directrice de la chorale jusqu’en 2016, l’enseignante finit par quitter le bâteau sans pour autant abandonner sa passion pour la musique. Mais un manque s’est rapidement fait ressentir : « J’ai d’abord essayé d’être choriste dans une ou deux chorales, mais ça ne fonctionnait pas. Il y avait cette envie de diriger à nouveau un groupe. » C’est chose dite et chose faite en 2018 : Carine Jeanbourquin crée la Chorale Yalla et, par un chanceux jeu de contacts, est rapidement rejointe par le jeune pianiste Luc Knuchel. Loin d’être un manche en musique, l’habitant d’Eschert faisait déjà partie du groupe musical The Hillbillys, dissous à l’aube de la pandémie. « Les performances solos ne sont pas vraiment mon truc, en revanche, j’aime beaucoup écouter et accompagner les nuances d’un directeur ou d’une directrice », précise Luc Knuchel en abordant sa collaboration avec Carine Jeanbourquin, pour qui l’absence du piano aurait rendu impossible l’existence de la chorale.
Programme varié et symbolique
Profitant d’abord des joies du chant dans un jardin puis dans le chalet de sa directrice, la Chorale Yalla s’agrandit et finit par réunir une vingtaine de choristes de tout âge. Elle se représente devant le public à l’occasion de petits événements régionaux comme à la fête des commerçants de Valbirse, à Bévilard, et à une représentation de l’école de danse Flash Move. Mais voilà que l’envie de mettre sur pied un concert complet apparaît à l’horizon. Les premières répétitions débutent fin 2019 puis finissent coupées court à cause de la pandémie.
S’en suivent deux reports du concert qui n’ont néanmoins pas ébranlé la motivation de la chorale, déterminée à poursuivre les répétitions finales. « Il y a eu tous les rebondissements possibles, donc pour nous c’est plus qu’un simple concert : c’est vraiment un aboutissement auquel on tient », précisent Carine Jeanbourquin et Luc Knuchel. Quant au thème du concert, le nom parle de lui-même : « Il met en lumière des événements tristes, sombres et malheureux pour ensuite se rapprocher de plus en plus des moments de joie », explique la directrice de la chorale.
Les festivités débuteront donc en toute logique par le thème de la guerre avec Les Enfants de la guerre de Charles Aznavour suivi de la thématique du harcèlement avec Fragile de Soprano. Ensuite, des œuvres sur la quête de soi puis finalement la joie avec notamment Bravo Monsieur Le Monde et un potpourri de chansons joyeuses.
Le tout sera accompagné et sublimé par le clavier de Luc Knuchel, les sons d’un violoncelliste et d’un guitariste, les mouvements de deux danseurs, la narration de Jacques Staempfli et quelques projections faisant écho aux thématiques.
Le concert se conclura en beauté avec le titre Yalla de Calogero, comme quoi la boucle sera magnifiquement bouclée.
Louis Bögli