Portraits

« Une vie sans Jésus est difficile »

Edition N°19 – 15 mai 2024

Pierre-Michel Thomi : « Dieu ne se prouve pas. Il se rencontre, Il se vit. » (photo pad)

– Pierre-Michel, en quoi la fête de  Pentecôte de dimanche qui vient est si importante pour un chrétien pratiquant ?

C’est en effet une fête importante puisque, après que Jésus soit monté au Ciel au moment de l’Ascension, Il envoya son Esprit sur les disciples lors de cet événement appelé la Pentecôte. Et Il l’a fait pour que l’on puisse avoir une relation directe avec lui. C’est ce que Dieu a toujours voulu. C’est pour ce faire que le Christ est venu sur terre, qu’Il est retourné au Ciel, et qu’Il nous a fait ce don merveilleux du Saint Esprit.

– Qui est le « Saint-Esprit » ? Ou quoi ?

Je sais que parfois, tout ceci est difficile à comprendre. On peut comparer l’action du Saint-Esprit au vent qui fait bouger les feuilles et les branchages des arbres. On voit les branches qui bougent, mais le vent lui-même, on ne le voit pas. On voit seulement ses effets. Le Saint-Esprit déploie ses effets comme une énergie, mais il s’agit d’une énergie divine. Personnellement, je m’efforce d’entretenir une relation directe avec lui, au jour le jour, et lors de situations très concrètes où je ressens sa présence. Il me soutient, Il m’aide et me donne de la force. Il m’éclaire et me fait comprendre les passages des écritures, entre autres.

– Pour recevoir l’Esprit saint, il faut donc l’appeler. Mais comment ?

Il faut le demander, oui, par l’intermédiaire de Jésus. Si vous demandez au Saint-Esprit avec insistance de vous dévoiler la dimension du Christ, et en quoi et pourquoi Jésus est si important dans la vie, Il le fera. Il y a environ deux mille ans, les disciples avaient vu agir Jésus, et donc ils croyaient en lui, mais pour devenir apôtres ils avaient besoin d’être revêtus de la puissance du Saint-Esprit, comme un manteau que l’on revêt. Il n’y a pas de technique particulière pour s’adresser à l’Esprit de Dieu. Il faut le demander en toute simplicité, mais avec insistance.

– La dénomination de la Fraternité Chrétienne, ou la « Frat’ », est celle d’une « Eglise évangélique libre ». En quoi est-elle libre ?

Par le fait que nous admettons que la Bible, l’Evangile, est là pour tout le monde. Tout le monde a accès à Jésus. Il est vrai que dans les églises, on met souvent des mots sur des personnes, sur des fonctions. On place des intermédiaires entre Dieu et l’homme, alors que ce que veut Jésus, notre Seigneur, c’est d’avoir une communication directe avec nous, qui que nous soyons. Et ceci nous accorde la vraie liberté.

– Y a-t-il des prérequis, ou des conditions pour assister aux cultes, aux enseignements bibliques ou aux réunions de prière organisés par La Frat’ ? 

Il n’y a vraiment pas de conditions. En lisant les évangiles, on se rend bien compte que Jésus, lorsqu’Il était sur terre, était venu pour tout le monde. Les disciples qui le suivaient, et qui étaient juifs tout comme Jésus, croyaient qu’Il était exclusivement venu pour le peuple juif. Mais non ; le Seigneur a très vite montré, par le biais de ses paroles, de ses actes, et de ses guérisons, qu’Il s’était incarné pour toutes et tous. Il a même guéri l’enfant d’un militaire romain, le jour où le centurion est venu le voir et le supplier. C’est pourquoi nous accueillons de tout cœur toutes les personnes, quelle que soit leur religion.

– Quelle est la spécificité d’un chrétien évangélique, comparé aux chrétiens d’autres dénominations ?

Rien qu’à Moutier, nous trouvons six églises évangéliques différentes, chacune avec ses spécificités. Cela dit, et c’est un dénominateur commun, le chrétien évangélique est quelqu’un qui cherche à communiquer avec Dieu sans intermédiaires. J’aime à dire que la religion en tant que telle ne m’intéresse pas ; ce qui m’intéresse, c’est cette relation intime et personnelle avec Dieu. Dieu ne se prouve pas, Il se rencontre, Il se vit. La prière, c’est aussi de demander au Saint-Esprit de nous faire comprendre qu’une vie sans Jésus, c’est difficile. On sait très bien tous les combats que l’on vit en cette existence. Le Christ nous rejoint dans ces combats et nous aide à aller de l’avant, Il nous aide à traverser les tempêtes. Et Il les apaise même, comme Il l’a fait la nuit où Il s’embarqua avec ses disciples sur un bateau, et qu’une lourde tempête se déchaîna sur le lac. Mais pour que Jésus nous sauve des tempêtes, pour qu’Il nous aide à retrouver la terre ferme, il faut le confesser de sa bouche, c’est à dire lui offrir notre cœur, notre vie, déposer en lui nos joies et nos souffrances, nos problèmes, nos angoisses. C’est ça, la foi. Lorsqu’on confesse Jésus de cette manière, c’est là que le Saint-Esprit vient à notre secours. Les tempêtes ne vont pas cesser dans notre vie pour autant, mais Jésus les apaise et nous aide à les traverser en nous remettant debout.

– Vous êtes très actif dans le domaine de la prière de guérison, une prière « inspirée » qui s’effectue à distance ou en présence des malades. Et comme il y a deux mille ans, les résultats sont là. Expliquez-nous ça…

Jésus nous demande d’imposer les mains aux malades et aussi aux gens en proie à l’action de Satan, pour le chasser. Moi-même j’ai vécu dans ma chair une guérison physique inespérée. J’avais de gros problèmes de dos, mon apprentissage était en péril et plus tard, j’ai dû arrêter mon service militaire. Et là, quelqu’un a prié pour moi, en toute simplicité. Alors j’ai senti comme une main se poser exactement à l’endroit où j’avais le plus mal, et aussi une chaleur me traverser. Et j’ai été instantanément guéri. Un jour j’ai assisté à une autre guérison miraculeuse et là j’ai pleuré d’émotion. Parce qu’avant qu’elle ait lieu, j’avais douté. Alors j’ai demandé pardon à Dieu.

– Si vous aviez un message à transmettre aux jeunes à l’occasion de cette fête de Pentecôte, que leur diriez-vous ?

Je leur rappellerais les paroles qu’a prononcées Jésus : « Laissez venir à moi les petits enfants. » Je ne suis plus un petit enfant, mais en fin de compte, devant Dieu, que suis-je d’autre ? Je leur dirais : lisez le Nouveau testament, en commençant par l’évangile de Jean. Lorsque vous êtes troublés, que vous avez des craintes pour le futur, ou que vous vous sentez seuls ou rejetés, demandez au Saint-Esprit de vous révéler Jésus afin que le Seigneur puisse vous venir en aide. Et Il le fera, parce que le Christ est vivant, et que son amour pour nous est sans limites.

Propos recueillis
par Pablo Davila

www.lafrat-moutier.ch

Pierre-Michel Thomi : « Dieu ne se prouve pas. Il se rencontre, Il se vit. » (photo pad)