Portraits

Vers la fin d’un règne prolifique

Edition N°17 – 1er mai 2024

La devise de Roland Matti ? Servir et disparaître ! (photo ldd-a)

Le mandat de la mairie de La Neuveville étant limité à trois législatures, soit 12 ans, Roland Matti ne pourra plus être candidat à sa propre succession lors des élections municipales de cette année. L’occasion de dresser, avec une certaine précocité, le bilan d’un règne marqué par des avancées concrètes très intéressantes, notamment au niveau sportif et culturel, mais également par certaines désillusions, dont le projet non concrétisé de l’implantation de la Migros au cœur de la cité.

«Servir et disparaître». Telle est la devise de Roland Matti qui sera évidemment toujours prêt à donner de précieux conseils en cas de besoin, mais qui n’interviendra plus de son propre chef sur les affaires municipales de La Neuveville après son départ de la mairie à la fin de l’année 2020. Au moment d’énumérer les projets qui ont été réalisés sous son règne de maire de La Neuveville, le natif de Saanen précise que la grande majorité des concrétisations résulte d’un travail d’équipe et non de son coup de patte (et d’épate) personnel. Sa plus grande fierté, c’est d’avoir pu travailler en parfaite harmonie avec les membres du Conseil municipal et le personnel de l’administration durant ces douze années. «Bien sûr, il est parfois arrivé qu’on se dispute puisque tout le monde ne souhaite pas forcément passer par le même chemin pour mener un projet à bon port, mais nous avons toujours travaillé de manière constructive dans l’optique de défendre les intérêts des citoyens», confie-t-il.

La construction du bâtiment de l’école primaire des Collonges, l’adaptation du règlement du personnel municipal, la réouverture de St-Joux, la zone 20 au centre-ville – obtenue grâce à la Confédération contre l’avis du canton – représentent les principaux projets mis sous toit depuis l’arrivée de Roland Matti à la mairie. Sans oublier les avancées concrètes très intéressantes au niveau des sports-loisirs et de la culture.

Rire jaune avec le géant orange

La vie politique ne réservant pas que des succès aux personnes qui se mouillent pour la collectivité publique, à La Neuveville comme ailleurs, certains projets non réalisés lui restent encore au travers de la gorge comme la maison du terroir ou encore le parking sous-terrain. Son plus grand échec au niveau économique ? Le projet de l’implantation de la Migros au cœur de la cité qui était sur le point d’aboutir : «A l’époque, le responsable de Migros Marin, qui entre-temps a été promu directeur général de Migros Suisse dont le siège est à Zurich, avait donné son accord pour ce projet. Comble de malchance, son successeur m’a appelé pour me dire qu’il renonçait à sa concrétisation. C’est vraiment dommage car l’arrivée de la Migros au centre aurait permis de faire circuler les gens en grand nombre au cœur de la cité ce qui n’est évidemment pas le cas aujourd’hui, ce que je regrette vivement.»

Fantastique expérience humaine

Personnalité populaire débordante d’énergie et très proche des gens, Roland Matti gardera un excellent souvenir de son long passage à la mairie qui lui a fait vivre des expériences humaines très enrichissantes : «Le réseau de connaissances que j’ai pu créer durant toutes ces années est tout simplement fantastique. Je n’aurais jamais pu tisser tous ces liens si je n’avais pas enfilé le costume de maire.» Cela dit, Roland Matti, qui a également siégé à Berne en tant que Député au Grand Conseil de 1990 à 1994 et de 2011 à 2014, n’est pas du genre à verser dans la nostalgie. Il réussira à faire la transition sans avoir recours aux mouchoirs Tempo pour sécher ses larmes. «Vous savez, la politique communale a énormément évolué depuis mes débuts et pas forcément dans le bon sens. Certains pouvoirs ont été transférés au canton et notre marge de manœuvre s’est réduite comme peau de chagrin. Comme tout milicien, j’ai un boulot à côté de mon mandat politique et j’aime bien assister à l’exécution rapide des dossiers. A l’époque où la Préfecture était encore à La Neuveville, je prenais rendez-vous avec la Préfète de l’époque et tout était réglé l’après-midi même.» Aujourd’hui, c’est un tant soit peu plus compliqué que ça!

Olivier Odiet

 

Portrait express

Nom : Matti
Prénom   : Roland
Date de naissance : 15 janvier 1955
Domicile : La Neuveville
Profession : commerçant
Etat civil : en concubinage
Films préférés : les films d’humour avec Louis de Funès
Plats favoris : tout ce qui a trait à la viande
Loisirs : ses activités professionnelles (restaurant, camping, mairie)
Traits de caractère : sens des initiatives, ambitieux, consensuel, persévérant, endurant

 

Qui fait quoi ?

Conseil municipal La Neuveville 

Roland Matti (maire)
Sécurité

Laure Glatz (vice-maire)
Autorité sociale

Alain Binggeli
Energie et équipement

André Kurth
Finances et économie

Christian Ferrier
Gestion du territoire

Isabelle Moeschler
Instruction et jeunesse

Andrea Olivieri
Loisirs, sport et culture

 

Et Moutier ?

On ne peut raisonnablement pas s’entretenir avec Roland Matti sans lui demander son avis sur l’avenir institutionnel de la ville de Moutier: «Rester ou partir, chacun a le droit d’avoir son idée sur la question, mais ce qu’il faut maintenant, c’est décider! A cause de ce problème, le Jura bernois part à Berne en ordre dispersé contrairement à l’Oberland, par exemple, qui est uni. Et c’est bien connu, qui n’avance pas recule.» Et le maire de La Neuveville d’enchaîner : «Il ne faut pas se voiler la face. Le départ éventuel de Moutier dans le canton du Jura affaiblirait considérablement le Jura bernois au point de s’interroger sur la durée de vie de certains acquis comme le statut particulier ou la garantie d’un siège au Conseil-exécutif, par exemple.» Bienne, mon frère Bienne, ne vois-tu rien venir?

(oo)

La devise de Roland Matti ? Servir et disparaître ! (photo ldd-a)