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« Dans le Jura, nous serons écoutés ! »

Edition N°11 – 24 mars 2021

De gauche à droite : Caroline Branca, Clément Piquerez, Valentin Winistoerfer, Gillian Juillerat et Mathilde Roulin. (photo Olivier Odiet)

« Mieux vaut être acteur dans un petit canton qui nous écoute plutôt que d’être observateur dans un grand canton qui nous ignore. » Tel est en substance le message délivré par le Rauraque lors d’un point presse organisé en plein air à la piscine de Moutier pour que les plumitifs de service se plongent véritablement dans le grand bain de la campagne. En s’exprimant sans jamais dénigrer leur adversaire politique, les intervenants démontrent que l’idéal jurassien auquel ils aspirent n’est surtout pas lié aux querelles du passé, mais simplement à des questions de proximité, de culture, de sport et de dynamisme.

L’avenir de Moutier se jouant lors du vote du 28 mars 2021, l’unique parti politique officiel véhiculant la voix des jeunes en Prévôté ne souhaite évidemment pas rester dans l’ombre de la campagne. C’est dans le cadre idyllique de la piscine de Moutier que la délégation du Rauraque composée de Caroline Branca, Mathilde Roulin, Clément Piquerez, Valentin Winistoerfer et Gillian Juillerat a avancé ses arguments en faveur d’un départ de Moutier dans le canton du Jura. « Sans aucune animosité à l’égard du canton de Berne et de ses habitants, nous voulons pouvoir voter sur des sujets qui nous concernent directement », relève Caroline Branca, qui a défendu l’avantage de la proximité avec une grande conviction : « A la fin du mois, si nous décidons de rejoindre le canton du Jura, c’est pour pouvoir passer son permis de conduire, pratique et théorique, à Moutier et non plus à Orpond. C’est aussi pour pouvoir expertiser son véhicule à Moutier, mettre à jour ses papiers d’identité à Delémont, ou Moutier, et non plus à Courtelary ou Bienne. Enfin, c’est aussi pour avoir l’assurance de tomber sur un interlocuteur qui parle français et qui sait où se trouve Moutier lorsque quelqu’un contacte un office cantonal. Mais cette proximité qui nous est chère, c’est avant tout un poids politique plus important. Si le oui l’emporte, nous disposerons de sept sièges sur soixante au niveau cantonal, soit plus de 10 % du pouvoir législatif. A l’image d’un Parlement rajeuni lors des dernières élections cantonales jurassiennes, il serait tout à fait envisageable à l’avenir qu’un ou une élu-e issu-e des rangs du Rauraque y siège pour accentuer la défense de sa jeunesse. »

Berne est également largué dans la culture et le sport !

« En raison de la complémentarité entre l’Office de la culture du canton du Jura et la Loterie romande, le soutien financier à la culture dans le Jura est deux fois plus élevé que dans le canton de Berne », souligne Mathilde Roulin. « Il est également évident que la promotion et le soutien du sport sont beaucoup plus forts dans le canton du Jura. Les filières Sports-Arts-Etudes permettent chaque année de former des dizaines de jeunes talents qui viennent étoffer les rangs des clubs sportifs régionaux. De nombreux jeunes de Moutier fréquentent d’ailleurs ces filières », conclut-elle.  Et Gillian Juillerat d’enfoncer le clou : « Parlons également de la piscine puisque nous y sommes. Lors des travaux de la piscine de Porrentruy, le canton du Jura a subventionné le projet à hauteur de 20 %. Du côté de Moutier, la part de subvention cantonale s’est élevée à Fr. 110’000.- pour les travaux effectués ici même, soit un peu plus de 6 %. » Quant à Valentin Winistoerfer, il a précisé que l’objectif du Rauraque n’est pas de marteler sur le canton de Berne, mais simplement d’insister sur les nombreux avantages engendrés par le transfert de Moutier dans le canton du Jura. En guise de conclusion, Clément Piquerez ajoute : « Le talent entrepreneurial des jeunes prévôtois-e-s n’est plus à prouver, mais pour qu’il puisse se développer, il aura besoin d’un accompagnement adapté. Qui sait, peut-être que le futur Google ou Facebook se cache à Moutier ? Quand on sait qu’une start-up sur cinq non accompagnée en Suisse, s’arrête dans les deux premières années de vie, je me dis que cela serait dommage de se priver du soutien de la promotion économique du canton. »        

Olivier Odiet

De gauche à droite : Caroline Branca, Clément Piquerez, Valentin Winistoerfer, Gillian Juillerat et Mathilde Roulin. (photo Olivier Odiet)