Portraits

« J’évolue dans un cadre optimal ! »

Edition N°5 – 10 février 2021

Rémy Chappatte : « J’aime bien le côté créatif qui se profile au moment d’orienter le client sur le choix de ses lunettes. » (Photo Olivier Odiet)

Apprenti opticien de 2e année chez Paratte Optique SA à Tramelan, Rémy Chappatte (Les Bois) apprécie tout particulièrement le savant mélange qui compose sa formation entre la pratique, l’école et les cours interentreprises. « C’est un métier varié qui me permet notamment de jongler entre la vente, les tâches administratives et les travaux d’atelier en bénéficiant d’un cadre professionnel optimal. Le contexte idéal pour m’épanouir pleinement dans ma formation qui s’étale sur 4 ans », explique ce joueur de rugby plutôt calme dans la vie, mais explosif dans son sport. Signe qu’il ne faut jamais se fier aux apparences.

Porteur de lunettes depuis l’âge de 5 ans en raison d’une forte myopie, Rémy Chappatte a pu se familiariser avec la branche durant plusieurs années et ce n’est donc pas un hasard si le choix de sa formation s’est porté sur le domaine de l’optique. Un métier fascinant et exigeant qui requiert des capacités à différents niveaux (écoute et compréhension, sens commercial, habileté manuelle, adaptation à l’évolution technologique, précision et minutie, goût pour l’esthétique). Par rapport à certains de ses camarades de classe, ce jeune homme de 18 ans souligne qu’il a beaucoup de chance de suivre sa formation au sein d’une équipe à taille humaine, toujours aux petits soins pour lui : « Je bénéficie d’un encadrement idéal puisque tout le monde cherche à m’aider et à me coacher indépendamment des échelons de la hiérarchie », confie-t-il. «C’est un métier très vaste qui ne laisse aucune place à la monotonie. Conseils à la clientèle, vente, travaux techniques à l’atelier, tâches administratives : je touche vraiment à tout et j’apprends chaque jour quelque chose de nouveau. » 

Une troisième voie située entre la théorie et la pratique

Sa formation théorique se déroule à l’EPSIC à Lausanne (classe intercantonale romande). Le nombre de jours d’école par semaine varie entre la première année (deux jours) et les trois suivantes (un jour). Optique, anatomie de l’œil, technologie des verres, dessins géométriques, maths, connaissances des matériaux : la palette des connaissances à acquérir est elle aussi très diversifiée. Mais ce n’est pas tout. Sur son programme pratique et théorique déjà bien copieux, Rémy Chappatte voit encore se greffer des cours interentreprises (trente-trois jours sur quatre ans) : « C’est un volet qui donne encore du relief à ma formation puisque les élèves sont confrontés à la réalité de la profession avec un magasin et un bureau en guise de décor. On apprend notamment à bien se comporter avec des clients par l’intermédiaire de simulation de ventes et des jeux de rôle. Ces cours se déroulent trois fois par année sur une semaine complète. Certaines scènes sont filmées pour analyser les points positifs et négatifs de notre travail. Rien n’est laissé au hasard. » 

Actuellement en deuxième année d’apprentissage, Rémy Chappatte voit son degré de responsabilités augmenter progressivement au sein de Parratte Optique SA. On pense par exemple à son implication dans la vente. Un travail qui passe impérativement par une phase de conseils : « J’aime bien le côté créatif qui se profile au moment d’orienter le client sur le choix de ses lunettes. Différents critères entrent en ligne de compte pour déterminer la monture, du look vestimentaire à la profession en passant par les particularités du visage », relève-t-il. Il ne faut donc pas hésiter à prendre le temps nécessaire pour essayer des modèles très différents. Les résultats qui découlent d’une telle opération sont parfois très surprenants. 

L’horlogerie dans le viseur

Pour l’instant, Rémy Chappatte ignore encore la tournure qu’il donnera à sa carrière professionnelle après sa formation d’opticien. « Mon idée, c’est d’abord d’effectuer mon école de recrue sur une année et ensuite de me rendre dans un pays anglophone pour apprendre l’anglais et l’allemand. Un retour dans le milieu de l’optique est tout à fait envisageable en fonction des opportunités qui se présenteront à ce moment-là. Je suis aussi très intéressé par le domaine de l’horlogerie, secteur de prédilection de mon père. » Pour se ressourcer et trouver un bon équilibre entre sa formation et sa vie privée, Rémy Chappatte pratique le rugby au RC La Chaux-de-Fonds (LNB). « Mon père était président du club et mes trois frères s’éclatent également dans ce sport. L’ambiance est excellente et j’arrive vraiment à décompresser. » Sur le terrain, ce n’est plus la même personne que dans la vie, son calme habituel faisant place à une extrême vélocité. Pandémie oblige, les entraînements et les matches sont mis en veilleuse depuis le mois de septembre, mais cet apprenti dégourdi garde un rythme d’entraînement individuel soutenu dans l’optique de rester clairvoyant en toute circonstance.  

Olivier Odiet 

Rémy Chappatte : « J’aime bien le côté créatif qui se profile au moment d’orienter le client sur le choix de ses lunettes. » (Photo Olivier Odiet)