Portraits

« Seul contre tous ? Oui, et alors ? »

Edition N°26 - 7 juillet 2021

Francis Pellaton : « Il n’est pas correct de lâcher les électeurs qui nous ont témoigné leur confiance. » (photo oo-a)

Seul représentant du parti « Moutier à venir » au Conseil de ville de Moutier, Francis Pellaton n’a pas souhaité quitter le navire contrairement aux autres formations d’Ensemble-Prévôtois. Il explique ses motivations sans pratiquer la langue de bois.

« J’estime qu’il n’est pas correct de lâcher les électeurs qui nous ont témoigné leur confiance », explique-t-il en affirmant que le fait de pratiquer une politique d’opposition en solitaire ne lui pose pas le moindre problème. Prévôtois pure souche, il regrette amèrement la décision prise par les autres partis antiséparatistes. « Si j’estime que notre présence est indispensable, c’est pour la simple et bonne raison qu’il y a d’autres dossiers brûlants que celui du transfert de Moutier dans le canton du Jura. J’aime ma ville et je continuerai de me battre pour elle », relève-t-il.

« Je suis parfaitement conscient que la minorité antiséparatiste du Conseil de ville n’est pas écoutée, mais cela ne date pas d’aujourd’hui. Ce scénario existe depuis que les autonomistes sont au pouvoir, donc plusieurs décennies. Je peux comprendre que le transfert de Moutier dans le canton du Jura ne soit pas le projet de l’UDC, du PLR et du PSJB. Ce n’est pas celui de Moutier à venir, non plus, que les choses soient claires. Pourquoi rester alors ? Tout simplement parce que je respecte nos électeurs et que j’ai encore beaucoup d’interventions parlementaires dans ma besace. Et si leur mise en œuvre devait tarder après acceptation du législatif, je ne me gênerai pas de revenir à la charge. Vous savez, je ne suis pas un agneau ! Si je dois hausser le ton, je le ferai sans la moindre hésitation. Au moment de passer au vote, ma voix ne va pas peser très lourd, je vous le concède, mais même avec les autres partis, on ne touchait déjà pas terre, tout étant balayé illico presto. Donc je suis vacciné ! » s’exclame-t-il.

Un triste constat

Francis Pellaton dénonce également un manque de transparence de certains médias qui relayent uniquement les interventions parlementaires du camp autonomiste, passant malicieusement sous silence celles qui émanent de ses adversaires. S’agissant d’une réconciliation éventuelle avec les autonomistes, Francis Pellaton est catégorique : « Ce n’est pas demain que je donnerai la main à des personnes qui refusent de me saluer lorsque je les croise en ville. C’est triste, mais il y a encore beaucoup trop de haine envers nous pour qu’une tentative de rapprochement puisse se concrétiser. »

Olivier Odiet

Francis Pellaton : « Il n’est pas correct de lâcher les électeurs qui nous ont témoigné leur confiance. » (photo oo-a)