Portraits, Sport

« Toujours entourée de princesses »

Edition N°13 – 8 avril 2021

Dans la salle de danse du Foyer, Michèle Blaser a formé plus de mille adeptes. (photos Claude Gigandet)

Vous avez dit passion ? Ce n’est qu’un vague euphémisme pour décrire la flamme qui dévore Michèle Blaser depuis toute gamine. La danse et elle, c’est plus qu’une histoire d’amour, c’est un engouement vital, une ferveur idyllique. Bardée de diplômes, elle a formé plus de mille élèves et n’est pas prête de ranger ses chaussons tant la motivation est encore présente chez cette prof qui dit vouloir danser encore et encore. « Je pratique le plus beau métier du monde car je suis toujours entourée de princesses », rigole-t-elle.

Combien sont-elles (elles, parce que seulement 1 % de garçons pratiquent ses cours) à avoir foulé le parquet du rez-de-chaussée de la maison des Œuvres ? « Bien plus d’un millier d’élèves » affirme Michèle Blaser qui a vu défiler depuis 1990 moult enfants, ados et adultes, et même les gosses de ses premières élèves. Actuellement, la tranche d’âge qui cabriole, pirouette ou saute à la barre, devant les miroirs et sur le parquet de la salle de danse varie de de 3 à 79 ans ! 

Chorégraphie familiale

Née à Berne en 1965 d’une maman venant de Courtelary et d’un papa Prévôtois, Michèle fait ses classes à l’école romande de la capitale et fréquente, dès l’âge de 6 ans déjà de prestigieuses écoles de danse. Dès 1978, elle voyagera dans différents pays pour assouvir sa passion. Dès 1990, on la retrouve à Moutier où elle reprend les cours de Joëlle Prince qui, elle, s’installe à Delémont. Elle est l’épouse de Philippe, actuellement directeur administratif des Medicentres de Moutier et Tavannes et responsable du département logistique à l’HJB. Deux filles sont venues agrandir le nid familial : Mélanie, 25 ans, enseignante, et Rachel, 23 ans étudiante à la HES pour devenir éducatrice spécialisée. Et devinez : les deux nanas sont également férues de danse depuis toutes petites. « Pas le choix », se marre la maman.

Un ballet de compétences

C’est donc depuis l’âge de 6 ans que Michèle Blaser fréquente les parquets de danse en commençant par la Grande école de danse de Berne. On la retrouve à 18 ans demi-finaliste du Prix de Lausanne et la même année elle poursuit ses études artistiques au Centre International de Danse Rosella Hightower de Cannes. Rosella est alors directrice de l’opéra de Paris, excusez du peu ! Elle y reste deux ans durant lesquels elle perfectionne ses connaissances dans différentes catégories de danses, suivant en complément un cursus complet en pédagogie, études couronnées par un diplôme professionnel de professeure de danse.

En 1985, elle obtient une place de danseuse professionnelle dans la compagnie classique Danza Viva à Karlsruhe. Après avoir participé à une tournée européenne avec cette compagnie, elle revient en Suisse et enseigne durant un an dans une école de danse zurichoise. Sur la base de ses multiples expériences, elle ouvre son école de danse à Moutier en novembre 1990, s’y consacre pleinement, et offre ainsi tout son potentiel et sa joie à l’ensemble de ses élèves, au travers d’un enseignement basé sur le plaisir et la performance. Suivant les tendances contemporaines, elle devient aussi instructrice de zumba et enseigne moult techniques de danse : latino-dance, aérobic-zumba-dance, modern-jazz, contemporain, ballet classique, hip-hop, fitness-dance, maintien ou équilibre séniors, etc.

Entrechats et pirouettes

Pour les plus jeunes élèves et les autres, la danse s’associe aux diverses techniques que sont la coordination, la musicalité ou le travail en groupe. Michèle leur apprend également la solidarité et le respect de l’autre qui font partie du savoir-vivre élémentaire. Son but est de viser haut, tout en adaptant leurs capacités ou leurs compétences. Elle précise aussi que chaque personne, quel que soit son âge et qui désire commencer la danse n’a pas besoin de connaître les bases. La danse permet de remodeler ou d’affiner sa silhouette dans un contexte positif. Non seulement on renforce ses muscles, mais on améliore aussi son équilibre et sa posture en stimulant l’oreille interne. Elle favorise aussi l’endurance, améliore la souplesse, le souffle, permet d’exprimer sa créativité ou peut aussi renforcer l’estime de soi.

Farandole annuelle

Chaque année, l’école de danse organise un spectacle où jeunes, ados et adultes se retrouvent à Chantemerle pour montrer à la famille et aux amis les pas et mouvements appris. Chaude ambiance et excitation maximale sont de mise dans une salle toujours pleine à craquer. Pensez donc ! Ces jeunes demoiselles peuvent se maquiller et se parer de paillettes, avec l’aide des mamans et des grandes, bien entendu. Et les lumières dans les yeux s’allument ! 

Michèle, tout au long de l’année, se transforme aussi en costumière. C’est elle, en effet, qui confectionne les habits de lumière, tutus ou tenues de scène ; une autre de ses passions. La situation sanitaire a cependant joué les trouble-fêtes et la joyeuse troupe est en manque de scène. Ce sera (en principe) réglé pour l’automne prochain les 17 et 18 septembre. Les danseuses (et quelques rares danseurs) font aussi montre de leurs talents à diverses autres occasions : braderies, fêtes de l’école italienne, de la vieille ville ou des communautés, carnaval, Moutier expo, etc. Privés d’entraînement depuis plus d’une année, les élèves ont repris les cours, pour les moins de 20 ans, en attendant de meilleures nouvelles pour la petite troupe qui s’impatiente.

Quant à Michèle Blaser, le temps ne semble pas avoir d’emprise sur elle. Son credo : danser, encore et encore et transmettre son (bon) virus. 

Claude Gigandet

 

Dans la salle de danse du Foyer, Michèle Blaser a formé plus de mille adeptes. (photos Claude Gigandet)