Portraits

« Une ville en surcroissance ! »

Edition N°38 - 20 octobre 2021

« Même en tant que minoritaire, je suis respecté et je parviens à défendre les intérêts de ceux qui m’ont élu. » (photo ldd)

Responsable du dicastère de l’urbanisme, de l’environnement et des travaux publics au Conseil communal de Delémont, Ernest Borruat (PDC) s’emballe au moment d’évoquer le haut potentiel de développement d’une ville actuellement en surcroissance, pour reprendre son propre terme. Il estime que la crise Covid a joué un rôle d’accélérateur pour les investisseurs qui vont ainsi permettre à Delémont de jouer dans la cour des grands.

« Ville de l’avenir, Delémont ? Il serait un peu prétentieux de ma part de répondre par l’affirmative. Je préfère donc vous dire que cette ville possède un haut potentiel de développement », explique Ernest Borruat. C’est tout particulièrement le secteur « Gare Sud », d’une superficie d’environ 100’000 m2, qui ouvre des perspectives de prospérité très intéressantes. « Par rapport à des villes comme Sion, Fribourg ou Bulle qui ont connu ce boom de la construction il y a plusieurs décennies, en privilégiant le béton, Delémont dis-pose aujourd’hui d’une nature préservée et peut songer à son développement en végétalisant la localité. Nous répondons ainsi pleinement à l’urgence climatique et écologique qui nous préoccupe. Il me tient particulièrement à cœur de faire venir la nature en ville de manière à jouer un rôle de pont entre les quartiers urbains et la campagne intacte au sud de la gare. »

Saisir… Bâle au bond !

Si des investisseurs venus de loin se bousculent à Delémont, c’est aussi parce que la crise Covid a joué un rôle d’accélérateur : « Cette période où tout tournait au ralenti leur a donné du temps pour la réflexion. Deux autres facteurs expliquent ce boom de la construction : l’accumulation d’argent durant ce laps de temps et les intérêts négatifs », explique Ernest Borruat. Les opportunités qui se présentent aux investisseurs du côté de Delémont constituent aussi l’occasion de construire juste, de construire mieux. La Municipalité en profitera pour saisir… Bâle au bond. « Les Delémontains se déplacent à Bâle pour travailler, il n’y a aucune raison pour que le scénario inverse ne se produise pas », ajoute-t-il. « Et que l’on ne vienne pas me parler de la barrière des langues, tout cela est dépassé à l’heure où la langue officielle du travail est l’anglais. En prenant l’ICN, le trajet Bâle-Delémont équivaut grosso modo à la même durée que Bâle-Laufon où la ligne ferroviaire est uniquement desservie par des omnibus. » Oui, le développement du secteur « Gare Sud » est garant d’un avenir économique et démographique réjouissant. Ce constat n’a pas échappé à l’H-JU qui s’est d’ores et déjà engagé pour procéder à la construction du futur hôpital de soins aigus avec un espace réservé pour y intégrer un hôtel des patients. L’élaboration du projet doit également tenir compte de la construction de logements et d’une halle omnisports triple. Le souhait émis par Ernest Borruat de mêler l’urbain à la campagne prend tout son sens avec la conservation du bâti de la ferme Neuf-Cul dont le site se prête à merveille pour l’implantation de vergers ou pour la détention de petits animaux, par exemple. Si la Municipalité de Delémont met tout en œuvre pour rendre à terme le secteur de la gare attractif à souhait, c’est aussi pour conserver l’axe de la ligne ferroviaire Bâle-Delémont-Bienne. « Avec les CFF, rien n’est jamais acquis. C’est un combat permanent. Imaginez un peu un scénario où le train ne s’arrêterait plus à Delémont comme c’est le cas dans d’autres villes romandes de grande taille. Nous n’aurions tout simplement plus rien… »  Faux, les yeux pour pleurer…

Grandir « intelligemment »

La voie de la modernité emprun-tée par les autorités communales est si séduisante qu’on ne compte plus les projets d’envergure qui fleurissent dans cette localité. On pense à la construction d’un éco-quartier au cœur de la ville qui doit accueillir une dizaine d’immeubles pour un total d’environ 350 logements. En plus de s’inscrire dans un souci de privilégier l’habitat groupé, ce projet vise également à augmenter la population de la ville. Objectif avoué : attirer entre 1600 et 2400 habitants supplémentaires jusqu’en 2030. Rien que ça ! On ne peut raisonnablement pas dessiner les contours du Delémont de demain en passant sous silence le projet immobilier de la Poste qui englobe un réaménagement de l’ensemble du secteur. Ce profond lifting n’est pas anodin. Il a pour but de rendre les espaces publics plus plaisants, d’une part et plus sécurisés, d’autre part. Si tout se passe selon les prévisions, la fin du chantier devrait intervenir en même temps que l’ouverture du nouveau bâtiment de la Poste, soit en juillet 2022. Vous l’aurez compris : Delémont veut grandir, mais pas n’importe comment : avec intelligence…

Tout seul à droite !

Conseiller communal de Delémont depuis janvier 2018, Ernest Borruat est l’unique représentant de la droite à l’Exécutif, mais il préfère jouer la carte du consensus plutôt que celle de l’opposition : « Même en tant que minoritaire, je suis respecté et je parviens à défendre les intérêts de ceux qui m’ont élu. On me reproche parfois d’être un peu trop modéré, mais c’est justement cette volonté de travailler avec les autres qui me permet d’obtenir quelque chose. En pratiquant la politique « à droite, toute », on ne me laisserait rien à part des traquenards. » L’élu PDC salue d’ailleurs le bon climat de travail qui règne au Conseil communal : « Il n’y a aucune querelle partisane puisque c’est la société de Delémont qui est placée au centre de nos préoccupations. » Avec la chancelière Edith Cuttat Gyger, la gent féminine est représentée par Murielle Macchi-Berdat et Jeanne Beuret : « Cette présence féminine est ultra-importante car elle apporte une qualité supé-rieure dans la manière de s’exprimer et de décider. »

Olivier Odiet

 

Portrait express

Nom : Borruat

Prénom  : Ernest

Date de naissance : 19 janvier 1962     

Domicile : Delémont                

Etat civil : marié, trois enfants                

Profession : administrateur de sociétés   

Film préféré : Une chance sur deux     

Plat préféré : filet mignon de porc à la crème et au cognac          

Loisirs : VTT, parapente, escalade, ski-alpinisme

Traits de caractère : impatient, passionné, investi     

 

Qui fait quoi ?

Conseil communal de Delémont

Damien Chappuis (maire)
mairie, promotion économique

Ernest Borruat (vice-maire)
urbanisme, environnement, travaux publics

Claude Schluchter
culture, sports et écoles

Jeanne Beuret
cohésion sociale, jeunesse et logement

Murielle Macchi-Berdat
énergie et eaux

Edith Cuttat Gyger
chancelière communale           

« Même en tant que minoritaire, je suis respecté et je parviens à défendre les intérêts de ceux qui m’ont élu. » (photo ldd)