Actualités, Portraits

Animé d’une foi inébranlable

Edition N°14 – 14 avril 2021

C’est une vraie débauche d’énergie que Marco Roth a déployé au fil des ans. (photo Claude Gigandet)

On croirait, au vu de ses multiples activités, que Marco Roth a vécu plusieurs vies. Altruiste, sportif, touche-à-tout et impliqué dans nombre d’associations, ce septuagénaire n’est pas encore prêt à céder à l’appel des cafignons et du fauteuil. Des projets, il en a encore pas mal à réaliser et plein la tête. Portrait d’un éternel jeune homme qui a marqué surtout la paroisse catholique de son empreinte. 

Enfant de Malleray, Marco Roth est né le jour de Pâques 1949 chez la sage-femme de Reconvilier, Mme Chavaillaz, à l’instar de son épouse Nadia. C’est ainsi que cela se passait à l’époque. Ses classes primaires et secondaires effectuées dans son village, il poursuit avec le gymnase de Bienne et entame des études de médecine à Genève, qu’il interrompt à la 2e propédeutique pour se consacrer aux études de laboratoire pour le dépistage du cancer. Avant d’épouser Nadia, qui lui donnera deux enfants, Grégory, producteur à la RTS et Danillo, ingénieur en génie électrique, le couple fera le tour du monde. Quatre petits-enfants viendront agrandir le cercle familial. 

L’œil vissé au microscope 

Ses études terminées, Marco travaillera dans divers laboratoires, à Genève, Berne, Bienne et Aarau avant d’ouvrir, en 1997, son labo de cytologie à Moutier, d’abord en parallèle avec ses anciens employeurs, puis seul, à son propre compte. « Mais tu vois, quand on a l’œil vissé à un microscope et que pendant trente-cinq ans on a effectué 220’000 analyses, on a envie de changer et de voir autre chose », raconte-t-il. C’est ainsi qu’une occasion s’est présentée et qu’il l’a saisie, dans un tout autre domaine que le médical. 

Les CJ

Les Chemins de fer du Jura, que tout le monde nomme CJ l’ont engagé, tout d’abord pour s’occuper du marketing, puis pour coordonner les fameuses attaques du train, un convoi nommé Belle-Epoque et datant de 1913. « La plus belle place de boulot de toute ma vie », s’enthousiasme-t-il. Puis, sur ordre de l’Office Fédéral des transports, il eut pour mission d’assainir tous les passages à niveau du réseau. Si bien que pour sa (tardive) retraite en 2019, il a reçu un bout de rail datant de 1884. Et il raconte : « C’est l’année de mise en service des CJ pour le tronçon Tavannes-Tramelan, et à cette époque, ce sont les vaches qui avaient priorité ! » Il précise encore que par la suite, en 1913, la ligne fut électrifiée, la première de tout le Jura, avec la prolongation du trajet jusqu’au Noirmont.

Actif et sportif

Sportif dans l’âme, Marco Roth a pratiqué le vélo, la marche ou la course à pied. Signalons juste quatre participations aux 100 km de Bienne, les marches de l’Europe (400 km en dix jours) ou le fameux chemin de Compostelle, ainsi que bien d’autres courses ou randonnées. C’est ainsi que de 1976 à 1986, il fut président du célèbre Tour du Moron (plus de 500 participants et 200 bénévoles). Il fut également pendant près de trente ans le secrétaire de Pro Juventute, association reprise par la Confédération et qui lui laisse un peu un goût amer, certaines activités ayant été supprimées et la bureaucratie devenue reine. C’est pourquoi il a créé une nouvelle identité régionale : Pro Juniors. Si l’on ajoute encore ses 1 200 jours de service militaire (il fut commandant de compagnie du groupe hôpital) et sa participation au suivi de la construction de l’église de Malleray dans les années septante, on commence d’entrevoir un bout de sa vie active et quasiment tout dans le bénévolat.

La paroisse catholique

Ce qui l’a le plus occupé et passionné parmi ses mille mandats, c’est celui de président de la paroisse catholique sur laquelle il a régné quatorze ans. « C’est deux heures de boulot par jour, dimanche et jours fériés compris et par exemple 270 séances de conseil…entre autres… », explique-t-il. Des travaux importants furent réalisés durant sa présidence, comme la rénovation du clocher ou celle, conséquente, de la Maison des Œuvres. et il a développé aussi moult projets œcuméniques. Parmi les grandes manifestations de la paroisse qu’il a menées à bien, citons en 2007 l’accueil des gardes suisses pontificaux pour leur 499e anniversaire ou un autre gros bastringue, la fête des Céciliennes du Jura qui a réuni plus de mille chanteurs, en 2012, à la patinoire pour leur 150e anniversaire. Faisons l’impasse sur de nombreuses autres manifestations et activités qui seraient trop nombreuses à citer.

Retraite active

Lancé au niveau de l’église, un projet tient particulièrement à cœur à Marco Roth, qui risquerait bien d’occuper une partie de sa retraite. Sous la dénomination de « Moutier carillonne », il est prévu dans les activités 2021 de compléter le grand carillon (quatorze cloches actuellement) du parvis de Notre-Dame. L’association s’emploie à porter son patrimoine à quarante-cinq cloches, soit cinquante en comptant celles du clocher, qui devraient couvrir quatre octaves (on espère même arriver à soixante-deux). Sur les vingt et une qui restent à payer, cinq existent déjà et seize doivent être coulées. Il faudra aussi penser à l’étape suivante, la réalisation d’un support métallique, un beffroi, qui accueillera le futur carillon, et la construction d’un auditorium de 100m2 et 7m de haut qui permettrait ainsi de le mettre à l’abri tout en limitant son intensité sonore. Une console à bâtons, qui obéit aux mains et aux pieds du carillonneur sera aussi nécessaire.

Une fois réalisé, ce carillon sera le plus grand de Suisse. Avec la Collégiale et ses nouveaux orgues, le carillon de St-Catherine pourrait amener un plus indéniable pour la ville. L’association « Moutier carillonne » a été reconnue d’utilité publique par le canton de Berne, donc d’importance nationale. Ne reste plus qu’à trouver le financement. Du pain sur la planche et de quoi meubler les loisirs et la retraite de Marco Roth.

Claude Gigandet 

C’est une vraie débauche d’énergie que Marco Roth a déployé au fil des ans. (photo Claude Gigandet)