Portraits

Au galop des Franches à Moutier

Edition N°1 - 13 janvier 2021

Le maître des lieux, Vincent Girardin avec son bel étalon Ekilov de Vautenaive. (photos Claude Gigandet)

Quand on est né au pays du cheval, à savoir aux Franches-Montagnes, il reste toujours quelque chose d’inné avec la plus noble conquête de l’homme, selon le dicton. C’est bien le cas pour Vincent Girardin qui peut ainsi assouvir sa passion pour l’équidé et aussi par la même occasion, en vivre. Cavalier émérite et formé professionnellement dans le monde équestre, il a repris en début d’année passée la gestion du manège des Rouges-Champs à Moutier et s’y sent particulièrement à l’aise.

Né à Goumois il y a 28 ans, Vincent Girardin fait ses classes à Saignelégier puis enchaîne avec un apprentissage d’écuyer, soit de professionnel dans le domaine du cheval, un métier qui a beaucoup évolué ces dernières années. Il réalise cette formation d’intendance de l’écurie chez un maître en la matière, à savoir Niklaus Rutchi, cavalier expérimenté, classé au niveau international. Une formation complète qui lui permet de devenir cavalier professionnel et de pratiquer en tant que maître d’apprentissage, moniteur de saut, de dressage ou de coaching. Pour Vincent, qui n’a pas été habitué depuis petit au monde équestre (ses parents n’avaient pas de ferme avec des chevaux), ce fut aussi l’occasion de perfectionner sa monte et de bénéficier des conseils d’un grand pro. C’est à côté de chez lui, au manège de Saignelégier, qu’il fit ses débuts à l’âge de sept ans, puis son brevet, sa licence de cavalier, ses premiers concours et posséda son premier cheval. C’est ainsi qu’il participera à de nombreux concours régionaux, nationaux ou internationaux. Il y travaillera également, ainsi qu’au manège d’Yverdon, avec une pause pour bosser dans le bâtiment, au sein de l’entreprise familiale.

La fièvre équestre

Le prestige attaché à la fonction d’écuyer/palefrenier fait rêver nombre de jeunes cavaliers(es) passionnés, mais les conditions de recrutement sont très sélectives. Sachons que la branche équine connaît un essor important depuis plusieurs années. En Suisse, environ 300’000 personnes, dont plus de 20’000 licenciés (dont trois quarts de femmes), font de l’équitation régulièrement, ce qui nécessite un bon nombre de professionnels du cheval aussi bien masculins que féminins, dans divers domaines. On reconnaît facilement par ailleurs les adeptes de la monte à cheval avec leurs chaussettes montantes, enfilées sur leurs pantalons ! Si le cheval est la plus noble conquête de l’homme, la femme est la plus noble conquête du cheval !

Un rêve réalisé

Le manège des Rouges-Champs date de plus de quarante ans et est le seul de cette envergure dans la région. On se souvient que pendant de longues années, il fut dirigé par Odon Rebetez. Propriété actuellement de Philippe Voutat, la dernière gérante en date fut Gwendoline Allimann et de nombreux travaux y ont été entrepris, ce qui en fait un outil de travail performant. Vincent Girardin ayant eu vent de la vacance du lieu n’a pas hésité à se lancer dans l’aventure, au mois de mars dernier, avec son amie neuchâteloise Elodie Perrin, cavalière expérimentée elle aussi. Celle-ci conserve son boulot d’employée de commerce et le seconde dans les tâches administratives ainsi que pour les leçons prodiguées aux cavalières, pourrait-on dire, puisque ce sont en grande majorité des filles qui montent et qui s’émerveillent devant ces nobles montures, mais qui peuvent être parfois capricieuses. L’appartement attenant n’attendait que l’emménagement du couple pour relever le défi de continuer de faire vivre ce bel espace où résonnent les hennissements des pensionnaires.

Toutes activités équestres

Bien équipé et restauré, le manège des Rouges-Champs est prévu pour toutes les activités équestres avec son enclos couvert, de grands espaces extérieurs et toutes les infrastructures nécessaires à l’activité hippique. Il possède aussi une quinzaine de box et la possibilité de prendre des pensions à la carte pour les chevaux privés. De nombreux cours de tous niveaux sont bien entendu proposés, avec une école d’équitation, des cours de saut, de longe, de dressage, la préparation à la compétition, au brevet ou des balades, etc.

Les petits, dès trois ans, peuvent se familiariser à l’ambiance avec des baby-poneys. Mais il ne suffit pas de simplement s’asseoir sur une selle et de profiter du cheval. Il faut aussi apprendre à le préparer, le caresser, le brosser, l’équiper, et lui apporter divers soins avant et après la monte, et ceci étant valable pour tous les cavaliers.

Large palette de prestations

L’univers des chevaux est une grande famille et surtout un monde de passionnés. Des quinze élèves au début de la reprise du manège par Vincent Girardin, ils sont maintenant plus d’une soixantaine à profiter de l’expérience du maître. « L’ambiance y est excellente et les gens motivés », précise-t-il. Et à part les chevaux, c’est une vraie atmosphère rurale qu’il a su créer autour du manège, avec chiens, lapins, poules, chèvres ou chats qui gravitent autour du lieu pour le plus grand plaisir des cavaliers ou des visiteurs.

A part les chevaux de propriétaires privés en pension, il possède des chevaux d’école ou de concours et en fait aussi le commerce. Vincent propose également d’autres prestations à l’instar du débourrage, de la préparation à la vente ou pour les compétitions, la reprise de chevaux difficiles ou la remise en forme des chevaux demi-sang ou Franches-Montagnes. Et depuis le mois décembre, il a engagé une apprentie, une Genevoise nommée Manon.

Claude Gigandet

Le maître des lieux, Vincent Girardin avec son bel étalon Ekilov de Vautenaive. (photos Claude Gigandet)