Portraits

Autonomie, plaisir et spontanéité

Edition N°15 – 17 avril 2024

Directeur de l’Ecole à journée continue (EJC) de la commune de Sonceboz-Sombeval depuis août 2016, Claude Oeuvray est un véritable papa poule avec les enfants qui lui rendent bien sa serviabilité. Il prône l’autonomie, le plaisir et la spontanéité pour apprendre à vivre ensemble sans imposer trop de rigidité. Mais lorsque le besoin s’en fait sentir, les enfants sont gentiment recadrés pour ne pas tomber dans l’autre extrême non plus. Avant de trouver un bon équilibre, il faut d’abord maîtriser l’art du dosage. Chez lui, c’est inné.

D’abord électronicien puis éducateur en milieu spécialisé, le Prévôtois Claude Oeuvray a choisi de poursuivre sa carrière professionnelle à l’EJC de la commune de Sonceboz-Sombeval pour découvrir une autre facette de l’enfance. «Ici, l’approche est totalement différente de celle appliquée avec des enfants en difficulté sociale», explique-t-il. «Ce qui me chiffonne un peu à l’EJC, c’est son appellation. A mes yeux, le mot école n’est pas approprié car il n’y a pas de contraintes ni d’obligations à fournir à l’Ecole à journée continue où plaisir est le maître-mot. Mon idée n’est pas de remplacer la maison ou la famille, qu’on se comprenne bien, mais de s’en rapprocher le plus possible. Pour se faire, il faut d’abord poser certaines bases. Chez nous, c’est le tutoiement qui est pratiqué. Pour les enfants, je ne suis pas leur directeur mais leur copain. Il est très important de pouvoir jouer un rôle de confident. Si un enfant est triste, par exemple, il doit pouvoir venir me parler sans la moindre appréhension. Je suis dans leur paysage.»

Conditions d’accueil optimales

Claude Oeuvray ne souhaite surtout pas enfermer les enfants dans un cadre rigide, mais certaines règles doivent quand même être établies pour éviter que la liberté ne conduise à la turbulence: «Prôner l’autonomie, le plaisir et la spontanéité, c’est bien joli, mais si nous constatons certains écarts de discipline, les enfants en question sont immédiatement recadrés. Non pas en prenant des sanctions, mais plutôt par une mise à l’écart. Chez nous, c’est un peu le jeu des chaises musicales…»

A Sonceboz-Sombeval, l’EJC dispose de conditions d’accueil optimales avec une grande place de jeux extérieure et une halle de gymnastique qui permet aux enfants de se défouler en rentrant de l’école. «Nous avons même instauré un jeu qui consiste à crier le plus fort possible en groupe avec l’objectif de s’arrêter net. C’est parfois loin d’être le cas et cela provoque certains éclats de rire», explique Claude Oeuvray.

D’autres activités sont proposées à l’intérieur du bâtiment (bricolages, jeux de société, baby-foot, peinture, puzzle, sports en salle, etc…) et à l’extérieur (construction de cabanes et d’igloos, jeux au canapé forestier, sorties au bord du lac de Bienne, à la patinoire, etc…). On précisera encore que le directeur Claude Oeuvray et toute l’équipe de l’EJC sensibilisent les enfants aux valeurs écologiques par l’application de mesures concrètes.

Pas de place pour la routine

«Qu’est-ce qui me passionne le plus à l’EJC? C’est la diversité. Aucune journée ne se ressemble. Il n’y pas de place pour l’ennui ni pour la routine. J’apprécie beaucoup l’envie des enfants, leur innocence et leur enthousiasme communicatif», souligne notre interlocuteur. L’EJC de la commune de Sonceboz-Sombeval compte actuellement 75 enfants et fonctionne avec des modules, soit le matin de 7h à 8h; la pause de midi avec repas de 11h45 à 13h15 et l’après-midi après l’école où jeux, sports, goûter et devoirs sont au programme. Pour l’instant, l’EJC n’est pas ouverte en période de vacances, mais des discussions sont en cours pour instaurer une telle structure. Claude Oeuvray informe que des contacts très étroits sont établis avec les parents. A cet effet, une soirée portes ouvertes sera organisée le 23 janvier prochain, de 18h à 21h, à la halle de gymnastique de Sonceboz avec la projection d’un diaporama. Des petits fours accompagneront ce rendez-vous placé sous le signe de l’échange et du partage.

On précisera encore que les enfants s’attellent à tour de rôle à la mise en place de la table en devant lire la liste des menus et dire bon appétit mais seulement lorsque le silence est total. C’est un rituel. Responsable des ressources humaines à l’administration municipale de Sonceboz, Vincent Viret est le répondant supérieur des employés(es) de l’EJC. Quant à Chantal Tschannen, responsable du dicastère des écoles, de l’EJC, des crèches et des œuvres sociales, elle assure le lien entre l’institution et le conseil municipal à la satisfaction générale. Les repas sont livrés par un traiteur neuchâtelois spécialisé pour les écoles, «La Coccinelle verte», qui prépare la bagatelle de 2500 repas par jour. Oui, vous avez bien lu…

Olivier Odiet

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