C’est dans un établissement public prévôtois que s’est retrouvée une partie des candidats aux élections municipales de Moutier du 27 novembre prochain, soit des représentants de l’UDC et de Moutier à Venir.
Nous rencontrons d’abord Francis Pellaton, candidat à la mairie et au Conseil de Ville sur la liste no 9 de Moutier à Venir. Elle est représentée par Benoit Marchand, Jean-Guy Berberat, Stéphane Girardin et Francis Carnal. Ces deux derniers sont également candidats au Conseil municipal sur la liste de l’UDC (n° 8) avec Marc Tobler et Suzanne Kohler, tous les deux sortants. Tous ces candidats ont plusieurs buts communs, à commencer par la volonté de représenter la ville de Moutier dans son intégralité. Après le vote sur la Question jurassienne, l’incertitude rôdait autour des élus du camp adverse. Démissions, passion, déceptions, frustrations et opinions des citoyens ont abouti sur ce que qualifie Francis Pellaton de « deux belles listes ». Les candidats ne se veulent pas nécessairement antiséparatistes, mais ils pensent que le dialogue existe au-delà de l’identité cantonale.
Moutier à Venir
Candidat de dernière minute à la mairie, Francis Pellaton n’aime pas les élus tacites. Il veut ainsi combattre le bilan du maire sortant Marcel Winistoerfer. Ayant comme cheval de bataille les finances de Moutier, il reconnaît ne pas tout savoir et avoir beaucoup à apprendre. Cependant, après onze ans de chiffres rouges, il est temps d’arrêter de dépenser sans compter. Il veut rééquilibrer les comptes et éviter à la ville d’être mise sous tutelle, non pas par radinerie, mais par bienveillance envers les Prévôtoises et Prévôtois. Selon lui, les 45 % qui n’ont pas voulu le rattachement au canton du Jura ont aussi le droit de choisir, plutôt que d’être simplement inféodés aux dires et décisions des politiciens séparatistes.
Pour Jean-Guy Berberat, les décisions doivent être prises sans sentimentalisme jurassien – la rationalisation du fonctionnement de la commune est une priorité, peu importe la couleur politique de chacun. Pour que des améliorations apparaissent, il ne faut pas espérer que les élus actuels changent, il faut l’équité sur l’échiquier. Benoit Marchand ajoute qu’il veut un transfert serein qui efface les divisions et oublie les remous du passé. Moutier à Venir souhaite véhiculer avec ferveur une transparence politique et financière totale.
UDC
« C’est ma ville, j’y suis né. Je mettrai tout en œuvre pour défendre ses intérêts. » Tels sont les mots de Marc Tobler, candidat sortant. Il ne veut pas quitter le navire des chiffres rouges car il reste persuadé que la situation financière peut être équilibrée. Pour lui, il est inutile de vouloir plaire à tout le monde en dépensant sans compter. Il ajoute que les citoyens non-séparatistes méritent d’être représentés et ne les oublie pas. Pour Suzanne Kohler, les conseillers ont un devoir de surveillance et de vigilance. Avec les déceptions et les promesses non tenues concernant l’hôpital de Moutier, elle tient à ce que tous les engagements soient respectés en intégralité. Après une longue hésitation, elle a décidé par sa candidature de donner un choix démocratique aux électeurs.
Les paroles de Francis Carnal (candidat au Conseil municipal et au Conseil de Ville) ont quant à elles un ton de déception : il avait démissionné du législatif en juin 2021, dégoûté, en espérant que cette décision soit un électrochoc qui fait réfléchir. Mais ça n’a pas fonctionné, la gestion étant restée précaire. Actuellement, « la majorité autonomiste dirige tout », dit-il. « Si on veut des changements, il faut qu’on ait voix au chapitre. » Stéphane Girardin veut quant à lui représenter la droite, encore présente à Moutier. La Question jurassienne n’est pas une priorité, il veut une ville saine et un transfert surveillé comme le lait sur le feu.
John Utermann