Conseillère communale à Delémont en charge du dicastère de la Cohésion sociale, de la Jeunesse et du Logement depuis 2011, Esther Gelso (CSP-POP-Verts) passe aux actes avec beaucoup de tact. Ne se déparant jamais de son sourire lumineux, cette infirmière-assistante de profession fait preuve de patience, de respect et d’empathie en toute circonstance. Sa fibre sociale est un véritable trésor pour la collectivité publique qui hérite de sa bienveillance en permanence. N’ayant surtout pas la mentalité d’une politicienne qui cherche à s’accrocher aux branches, elle ne briguera pas un nouveau mandat aux élections communales de 2022. «Il faut savoir partir avant que les gens se lassent de nous», confie-t-elle avec l’humilité qui la caractérise.
«Le dicastère que je dirige à la commune de Delémont m’apporte énormément de satisfactions sur le plan humain puisque je suis le parcours des gens à chaque étape de leur vie, de la maison de l’enfance jusqu’au home», explique Esther Gelso, qui occupe cette année la fonction de vice-maire. Parallèlement à son mandat de conseillère communale qui s’élève à 40%, elle travaille au service de physiothérapie à l’Hôpital du Jura à Delémont (50%).
«Une guerre des tranchées n’amène jamais rien de bon»
Après avoir effectué une partie de sa scolarité à St-Aubin, elle est arrivée à Moutier avec ses parents dans les années brûlantes de la Question jurassienne alors qu’elle était en 7e année d’école: «J’ai adoré cette ville et c’est avec un vif intérêt que j’observe le feuilleton lié à son appartenance cantonale. Cette problématique divise les familles et je trouve cela triste, dramatique et douloureux. Il me semble qu’on ne devrait pas arriver à un déchirement familial pour des vues différentes. Au lieu de se partager, il faudrait plutôt réussir à se serrer les coudes. Une guerre des tranchées n’amène jamais rien de bon. Cette question devrait pouvoir être abordée dans un esprit de tolérance et de dialogue avec des gens qui se parlent, se respectent, se considèrent. En clair, le plus intelligent des deux camps devrait faire le pas en avant. La situation actuelle est tellement dommage…»
Rendre la vie agréable à tous
Quand on demande à Esther Gelso ce qu’elle trouve le plus passionnant dans sa fonction de conseillère communale, sa réponse est marquée du sceau de la limpidité: «C’est le fait de pouvoir agir concrètement en faveur de ma ville en cherchant des solutions pour rendre la vie agréable à tous. Le conseil communal essaie de s’améliorer tout le temps dans l’optique de coller aux attentes des citoyens. Sachant pertinemment qu’on ne va pas réinventer la roue, il est très intéressant de partager des expériences avec d’autres villes. On en sort toujours enrichi…» Esther Gelso souligne qu’il règne une ambiance respectueuse et harmonieuse autour de la table du Conseil communal de Delémont: «Nous ne partageons évidemment par toujours les mêmes idées, mais les choses se disent en y mettant les formes. L’Exécutif œuvre dans l’intérêt des citoyens en prenant des décisions dans un esprit de collégialité. Il n’y a pas de guerre d’ego entre nous.»
Esther Gelso relève avec une certaine fierté que Delémont dispose de la plus grande Maison de l’enfance de toute la Suisse: «Elle offre des conditions exceptionnelles aux enfants, aux parents et au personnel», signale-t-elle. Près de 450 enfants de 3 mois à 12 ans bénéficient de cette structure moderne axée sur l’ergonomie. «Nous accueillons entre 200 et 220 enfants par jour. On aurait volontiers tendance à assimiler cet endroit à une ruche, mais ce n’est pas bruyant du tout, les enfants étant répartis dans des groupes et des demi-groupes. Il y a des jeux pour tous les âges sur plusieurs étages. A l’extérieur, l’espace jardin s’étend sur 1800 m2 avec une piste de vélo en prime.» On précisera que la Maison de l’enfance de Delémont est ouverte 5 jours par semaine de 6h30 à 18h45.
L’accueil des aînés, c’est sacré!
De la jeunesse au 3e âge, il n’y a qu’un pas que la conseillère communale Esther Gelso n’hésite pas à franchir, ses préoccupations englobant toutes les générations. Le premier projet dont nous feront état ici est celui de la Résidence «La Sorne» située sur le terrain des anciens Abattoirs. Réalisée dans le cadre d’une vision cohérente de la politique d’accueil des aînés, cette construction comprend des lits EMS et des appartements protégés. Un autre projet est mené en parallèle. Il est situé à la route de la Mandchourie, à la place de l’édifice actuel de «Clair-Logis» qui sera totalement détruit et reconstruit afin de créer un centre de compétences dédié à la psychogériatrie (unités de vie et accueil de jour spécialisé). Durant les travaux, il est prévu de transférer les résidents et le personnel de «Clair-Logis» dans le bâtiment de la Résidence «La Sorne». A la concrétisation du projet, les résidents pourront choisir leur lieu de vie entre ces deux institutions.
Œuvrer quartier par quartier…
On ne peut raisonnablement pas brosser le portrait de la dynamique conseillère communale Esther Gelso sans évoquer un thème qui lui tient particulièrement à cœur le «Mieux vivre ensemble». L’élue CS-POP-Verts préside un groupe de travail constitué en 2013. En collaboration avec différentes institutions et services, la commune a déjà accompli un travail considérable jusqu’à ce jour par le biais de différentes actions spécifiques destinées à augmenter la solidarité et les échanges entre la population sous la forme d’animations, de fêtes et d’ateliers. «Il est primordial d’être à l’écoute des gens en cherchant, quartier par quartier, à tisser des liens entre les générations. La population est vieillissante et c’est aussi le devoir des autorités de prendre en compte la problématique de la solitude des personnes âgées. Nous essayons donc de miser sur la proximité pour que des liens se tissent entre voisins. On rend plus facilement service à une personne dont on se sent proche qu’à un inconnu», explique Esther Gelso. Interrogée au sujet de son avenir politique, notre interlocutrice ne tourne pas autour du pot: «Je ne vais pas me représenter aux élections communales de 2022. Il faut savoir partir avant que les gens se lassent de nous. Même si j’aime bien le travail qui m’est réservé au sein des autorités, je ne suis surtout pas du genre à m’accrocher aux branches. Le moment sera venu de passer la main pour faire la part belle à des autres visions, à de nouvelles énergies.»
Olivier Odiet
Qui fait quoi?
Conseil communal de Delémont
Damien Chappuis (maire):
Mairie, promotion économique
Esther Gelso (vice-maire):
Cohésion sociale, jeunesse et logement
Ernest Borruat:
Urbanisme, environnement, travaux publics
Murielle Macchi-Berdat:
Energie et eaux
Claude Schluchter
Culture, sports et écoles
Edith Cuttat Gyger
Chancelière communale