Chaque année en Suisse, plusieurs milliers de faons meurent sous les lames des machines agricoles en période de fauche. Pendant la période de mise bas, entre mai et juin, les chevrettes ont pour habitude de cacher leurs petits dans les hautes herbes afin de les protéger des prédateurs.
Le faon inodore et bien camouflé par son pelage se tapit au sol et reste immobile à l’approche d’un danger. Malheureusement, cette stratégie lui est fatale au passage de la faucheuse.
Des techniques traditionnelles pas toujours efficaces
Les anciennes méthodes, qui impliquent d’effrayer la mère pour qu’elle vienne chercher son petit ou à chercher les faons à pied, prennent beaucoup de temps et ne sont pas toujours efficaces. On estime leur succès à 50%. Le sauvetage des faons à l’aide d’un drone équipé d’une caméra thermique est efficace à près de 100%. Cette méthode permet de détecter la présence des animaux dans les prairies de manière sûre et rapide. Il suffit de quelques minutes pour survoler plusieurs hectares.
Le but du projet lancé par Lise Neukomm de Courtelary est d’offrir un service de sauvetage des faons par drone et caméra thermique gratuit aux agriculteurs de la région afin d’éviter que des faons ne meurent dans d’atroces souffrances.
Mode de fonctionnement
Le sauvetage par drone a lieu à l’aube entre 4h30 et 9h afin de profiter de la différence de température entre le sol et l’animal. L’agriculteur qui nous aura contactés jusqu’au soir avant la fauche, nous indique la parcelle à survoler. L’avantage est que la présence de l’agriculteur n’est pas obligatoire. Nous l’informons de la situation une fois le sauvetage terminé.
Lors du sauvetage, le drone effectue un vol automatique au-dessus de la zone qu’on lui a définie, alors que la caméra thermique nous indique la présence de sources de chaleur. L’image thermique est transmise par radio au sol où elle peut être évaluée.
Les faons trouvés dans les champs sont si possible immobilisés sur place à l’aide d’une caisse le temps de la fauche. Un drapeau indique alors leur positionnement à l’agriculteur.
Dans le cas contraire, les faons sont déplacés en lieu sûr avec toutes les précautions qui s’imposent. L’agriculteur peut alors faucher ses parcelles en toute sérénité, car il est sûr qu’il n’y a plus de faons cachés dans l’herbe.
Confrontée à l’angoisse de tuer un animal
Etudiante en économie d’entreprise et originaire du Jura bernois, Lise Neukomm a toujours été sensible à la cause animale. Dès lors, savoir que des faons se font décimer chaque année dans nos régions alors que des solutions existent l’a touché particulièrement. Avant son Bachelor en économie, elle a également effectué un stage en agriculture lors duquel Lise Neukomm a dû faucher des champs à risques en période de mise bas et dû faire face à l’angoisse de tuer un animal.
A cette époque, elle aurait aimé avoir accès au sauvetage par drone. C’est pourquoi il lui tient à cœur de mettre en place ce service pour les agriculteurs de la région. Après deux ans de réflexion et en voyant les autres cantons réussir grâce au soutien de la communauté, Lise Neukomm a décidé de se lancer et de créer Sauvetage Faons Jura bernois afin de sauver des vies et préserver la faune sauvage. Il est possible de participer à la collecte de dons sur la plateforme de financement participatif de la Raiffeisen:
www.heroslocaux.ch/sauvetage-faons-jurabernois.
Toutes les infos sont disponibles sur le site www.sauvetage-faons-jurabernois.ch
(cp)