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Eblouie par un chien venant d’un refuge

Edition N°3 – 27 janvier 2021

Sur son cheval Diego, avec Belle, le chien de ses parents et Titus. (photo ldd)

Découvrez le sixième épisode de notre série intitulée Histoire d’A pour histoire d’Animaux, histoire d’Adoption, histoire d’Amour…

Marie-Jo a toujours aimé les animaux et elle a eu la chance d’avoir des parents qui la comprenaient… ce qui est plutôt rare ! « Mon père m’a offert mon premier chien quand j’avais 6 ans. C’était un petit croisé. Il s’appelait Milord. Depuis, j’ai toujours eu des chiens. » Et sa vie pourrait être déclinée suivant la chronologie de ses compagnons à quatre pattes : après Milord, c’est Titus : « J’avais 14 ans et je suis partie en vélomoteur avec une copine. On nous avait dit qu’à Coeuve il y avait une sorte de gitan dans la forêt qui avait toute une meute de chiens. » Des chiens à moitié sauvages qui tiraient sur leur chaîne en aboyant à fendre l’âme. Marie-Jo tombe en arrêt devant le plus terrifiant : un croisé Berger Allemand/Beauceron, tous crocs dehors, le cou en sang à force de tirer sur sa chaîne. « Je le veux. » Le gitan lui en demande 100 francs. Une somme énorme pour une gamine dans les années septante. Et elle repart avec son Titus, devenu doux comme un agneau (avec elle et son père seulement, gare aux autres !). Alors, pour parfaire son éducation, elle devient la plus jeune membre de la Cyno de Tavannes, avant de devenir membre de la Cyno de Moutier, en 1978.

Après Titus, ce seront successivement deux Dobermans, Egor et Ryan. Ce dernier sera même champion suisse de beauté. Et puis, en 2005, le chien dont elle avait toujours rêvé, un Braque de Weimar : Camo.

Camo encore présent

« J’ai toujours voulu un Braque de Weimar. C’est le chien qui me plait le plus », confie Marie-Jo. Mais souvent réservés aux chasseurs, il n’est pas facile de trouver des chiots. Un désistement de dernière minute donne sa chance à Marie-Jo. Et c’est le départ d’une longue complicité qui durera 15 ans, jusqu’à son endormissement, en septembre dernier. « Nous étions très fusionnels, et aujourd’hui encore, je sens sa présence », confie Marie-Jo. Au moment où elle prononce ces mots, la photo de Camo, encadrée et accrochée au mur, tombe bruyamment parterre. Stupéfaction ! « Ce n’est pas la première fois que Camo se manifeste. Il y a quelques semaines, je parlais de lui à ma cousine et la télévision s’est allumée toute seule. Pas d’image, que des flocons sur l’écran. » Des phénomènes assez perturbants, il faut l’admettre !

Ori débarqué à l’AJPA par l’Arche de Kira

Dernier compagnon en date : Ori, un croisé Labrador/Berger allemand (plus cinq autres races selon son ADN, dont du Rottweiler, du Pékinois et du Doberman Pinscher). « Ori, c’est mon fils Swen qui l’a choisi », confie Marie-Jo. 

En août dernier, elle se rend au refuge de l’Association Jurassienne de Protection des Animaux (AJPA) parce qu’elle a repéré un Amstaff sur le site. « A la base, j’étais opposée à l’idée de prendre un autre chien du vivant de Camo comme si je le remplaçais déjà ». Mais un jour, un copain de son fils vient à la maison avec son Jack Russel. Le Braque de Weimar vieillissant l’accueille avec enthousiasme et repique du vif. C’est ce qui décide Marie-Jo de prospecter pour un nouveau compagnon. « En voyant l’Amstaff dans son enclos, je me suis rendu compte qu’il était trop vigoureux pour moi. » Elle allait repartir les mains vides quand son fils tombe en arrêt devant un chiot blanc. C’est le coup de foudre. On part en promenade avec Camo et le chiot. Et Marie-Jo, qui est bien la fille de son père, comprend et appuie son fils. C’est ainsi qu’Ori, cinq mois, 9 kilos, chien de rue arrivé d’Italie par l’Association l’Arche de Kira, en transit au refuge de l’AJPA à Glovelier, débarque à Belprahon. « Il a été propre en quelques jours. Il est doux et joueur. Un chien en or ! », s’extasie Marie-Jo. « J’ai eu plusieurs chiens de race. Mais très franchement, si c’était à refaire, je reprendrais un chien dans un refuge. »

Claudine Assad

 

Sur son cheval Diego, avec Belle, le chien de ses parents et Titus. (photo ldd)