Le jurassien de Goumois Vincent Girardin et son amie, la neuchâteloise Elodie Perrin, sont les nouveaux gérants du manège des Rouges-Champs. Ces deux passionnés d’équidés veulent redorer le blason de l’hippisme dans la cité prévôtoise par la formation des tous débutants – et des autres – ainsi que par l’organisation de concours de dressage.
Il a toujours aimé les chevaux, mais il n’y a pas eu de marmite hippique familiale. Enfant de Goumois, Vincent Girardin est d’emblée attiré par le manège de Saignelégier, pas loin de son village, tenu en son temps par Viviane Auberson et Jacques Perrin. «Hou…, cela fait déjà une bonne vingtaine d’années. J’ai commencé de monter les chevaux du coin avec Flavien Auberson qui est presque du même âge que moi», confie le Franc-Montagnard de 27 ans. Du coup, les deux potes font un bon bout de chemin ensemble. Sa licence de cavalier en poche en 2006, Vincent obtient enfin son premier cheval, Orphée. Puis les concours s’enchaînent jusqu’à participer à de Grands Prix, dont celui de Saignelégier en 2015, à 1m55. «Bon, ce n’était pas la gloire, je n’ai pas été classé, mais j’avais le cheval, Brialda, pour sauter haut.»
Ecuyer chez Niklaus Rutschi
De 2009 à 2012, il entame un apprentissage d’écuyer chez Niklaus Rutschi, célèbre cavalier international lucernois de 54 ans, actuellement 76e mondial des Longines Rankings. Puis il poursuit son job à Saignelégier jusqu’au jour où l’opportunité se présente de reprendre le manège des Rouges-Champs à Moutier, tenu jusqu’à lors par Gwendoline Allimann. «Cela faisait déjà un moment que je cherchais une opportunité pour me mettre à mon propre compte. J’ai saisi l’occasion pour gérer cet établissement, par ailleurs rénové.» Depuis le mois d’août dernier, lui et sa copine Élodie Perrin sont les nouveaux tenanciers du manège. «Vincent est sur le terrain, je l’aide au manège, mais je travaille à côté», souligne la Neuchâteloise qui se cherche d’ailleurs un nouveau job d’employée de commerce dans la contrée.
Concours romand de dressage à Moutier
«On mise d’abord sur la formation avec, notamment, de petits poneys ou des demi-sang. On compte déjà sur une cinquantaine d’élèves, mais on offre aussi des demi et quart de pensions pour chevaux», précise Vincent. Et les deux gérants peuvent se targuer d’avoir mis sur pied l’Intercantonal romand de dressage le 27 octobre dernier. Six cantons ont ainsi pu se mesurer dans cette discipline. Chaque société cantonale a alors formé une équipe de quatre cavaliers. L’Association des sociétés de cavalerie du Jura et du Jura bernois (ASCJ) y avait présenté en lice: Anita Leonardi (Don Pastelo du Peupe CH), Carole Faigaux (Cezanne CH), Jean-Pierre Cattin (Madame de la Maison Blanche) et Sascha Etter Daepp (Divina de la Cosmo). Des régionaux arrivés 4e derrière Neuchâtel (3e), le Valais (2e) et les Vaudois vainqueurs. «C’étaient pour nous une excellente opportunité de nous mettre dans le bain de l’organisation», considèrent Vincent et Elodie.
En lice pour les Intermanèges
Et des concours officiels de saut ? «Ce n’est pas le but, car on a peu de place. Mais on peut mettre sur pied des Intermanèges !» Il s’agit de rencontres amicales sans chrono entre les centres équestres régionaux qui ouvrent la saison hippique. Une occasion rêvée pour les cavalières et cavaliers non brevetés ou brevetés, de se mesurer comme dans une vraie compétition. Quarante-cinq adeptes (dont 7 du manège des Rouges-Champs) y prennent part cette année. La première manche a eu lieu à Saint-Imier le 2 février (déjà!), la deuxième à Glovelier le 1er mars et la finale qui était prévue le 29 mars au manège du Pré-Mo à Delémont est repoussée en raison du Covid-19, tandis que le concours hippique officiel de saut, mi-avril, est annulé.
Roland J. Keller