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Entre confiance et prudence

Edition N°1 - 9 janvier 2019

Selon Patrick Linder, l’investissement demeure, depuis plus de trois ans, le domaine de préoccupation principal concernant le secteur secondaire régionale. (photo a)  

Les acteurs du secteur secondaire affichent uniformément un solide aplomb pour le premier trimestre 2019, en dépit de particularités propres à chaque entreprise, selon le baromètre industriel de la Chambre d’économie publique du Jura bernois (CEP). Cet outil d’anticipation des dynamiques industrielles d’une région parmi les plus denses de Suisse du point de vue du secteur secondaire met toutefois en exergue la persistance de différences, parfois importantes, entre petites et grandes entreprises ou en fonction du positionnement dans le processus de production. 

Si les attentes des entrepreneurs en matière de volume d’affaire indiquent une stabilisation du déploiement des activités, la propagation de cette phase positive à l’ensemble des acteurs du système de production interdépendant de l’Arc jurassien demeure toutefois récente.  «Cette séquence, saine au plan industriel, n’est pas encore apte à résorber intégralement le retard d’investissement accusé par les petites entreprises encore pénalisées par les effets monétaires depuis de longues années», avance Patrick Linder, directeur de la CEP. 

Baromètre industriel, premier trimestre 2019

Plongeant au cœur des entreprises, le baromètre industriel de la Chambre d’économie publique du Jura bernois (CEP) met en exergue de grandes tendances et fournit des clés de lectures des dynamiques industrielles. Les anticipations révélées pour le premier trimestre 2019 par cet outil d’appréciation confirment la poursuite d’une période globalement positive pour l’industrie, malgré l’existence de disparités flagrantes qui suggèrent une complexité nouvelle dans la configuration du système de production régional. Les prévisions de commandes effectuées par les entreprises laissent imaginer une légère augmentation du volume d’affaires pour le premier trimestre 2019. Selon la CEP, l’investissement demeure, depuis plus de trois ans, le domaine de préoccupation principal concernant le secteur secondaire régional. Si les capacités de financement de la technologie et du développement de projet se sont reconstituées dans les plus grandes entreprises, les plus petites, peinent encore à investir pour maintenir leur compétitivité. 

Interrogées au sujet de leur potentielle ouverture à offrir, à l’avenir, des emplois qualifiés à des réfugiés (ou des migrants en admission provisoire) accueillis dans la région au sens large, les entreprises sondées par le baromètre industriel de la CEP montrent de claires dispositions à ce sujet, dans le cadre d’un système – à établir – réglant la question du permis de travail, des assurances, de la responsabilité et basé, par exemple, sur le modèle des chèques-emploi. En effet, la situation actuelle ne semble pas réunir les conditions idéales pour que les entreprises proposent des postes à des réfugiés (particulièrement en admission provisoire). Difficultés administratives et délais parfois trop long pour l’obtention des autorisations correspondent mal aux besoins de réactivité de l’industrie. La nécessité de centraliser administrativement et de simplifier le processus de requêtes est ainsi fréquemment relevée, par exemple dans le cadre d’une structure dédiée. Prêtes à réfléchir à offrir des emplois qualifiés à une population issue de la migration, les entreprises soulignent toutefois quelques prérequis comme des qualifications correspondant aux postes recherchés, un certain degré d’intégration, notamment en termes linguistiques, ou des durées de contrat minimales liées à l’effort de formation nécessaire. Ces offres d’emplois ne devraient, commentent certaines entreprises, de surcroit pas être faites au détriment des travailleurs locaux ou en engendrant une pression à la baisse sur les salaires.

(cp-oo) 

Selon Patrick Linder, l’investissement demeure, depuis plus de trois ans, le domaine de préoccupation principal concernant le secteur secondaire régionale. (photo a)