Portraits

Féru des armes et de la chasse !

Edition N°8 – 2 mars 2022

Le chasseur avec son fidèle compagnon Ben, un Bruno du Jura. (photos Claudine Assad)

Le troisième épisode de notre série consacrée à des personnalités régionales âgées de 65 ans et plus est dédié à Michel Faigaux, passionné de chasse et des armes à feu, domicilié à Tavannes. 

« A un moment donné, il faut prendre sa retraite », confie Michel Faigaux. Ancien policier à Moutier et à Tavannes, il a décidé que ce moment survenu à 60 ans, début 2016. « Il y a une telle évolution dans ce métier, que parfois on est content d’arrêter avant d’être largué. » Et ce n’est pas faute d’aimer son travail : à peine retraité qu’il rempilait dans une société de sécurité. « Je suis auxiliaire. Je travaille en moyenne à 30 % », une activité qui lui laisse largement le temps de se consacrer à ses passions : la chasse et sa collection d’armes et d’objets militaires. Aujourd’hui président de la Société de tir au pistolet de Malleray et vice-président de la Société de chasse du district de Moutier, rien pourtant ne prédestinait Michel Faigaux à consacrer sa vie aux armes à feu.

Policier par erreur

Michel Faigaux grandit à Reconvilier. Une enfance et une jeunesse sans histoire, comme tous les gens heureux. « Je n’étais pas mauvais en dessin technique et pas mauvais en calcul. On m’a aiguillé sur un apprentissage de dessinateur en génie civil ». Il aime bien son métier qu’il exerce encore trois ans après son apprentissage. Mais durant son école de recrue, une réclame de la police genevoise lui avait tapé dans l’œil. « J’avais dans la tête d’entrer dans la police mais j’hésitais à franchir le pas. » Un jour, son meilleur ami lui annonce qu’il s’est inscrit à l’Ecole de police bernoise, à Ittigen. C’est le facteur déclenchant. Du coup, il s’inscrit, passe le concours, est admis et commence une nouvelle carrière. Ironie du sort, son copain lui avait fait une blague et ne s’était pas inscrit. C’est donc tout seul que Michel Faigaux devient policier : « Je n’ai jamais regretté », confie-t-il.

Chasseur sachant chasser (avec et) sans chien

La chasse aussi vient sur le tard. « Ado, j’accompagnais parfois mon oncle qui était chasseur, mais c’est vers la trentaine que j’ai pris le permis. » La saison dure de septembre à février. D’abord la chasse au chamois du 10 au 30 septembre. « C’est une chasse en solitaire, sans chien. A l’affut ou à l’approche en se déplaçant silencieusement. » Les nombreux trophées accrochés aux murs de sa maison témoignent du succès de ses incursions. A partir d’octobre jusqu’au 15 novembre, c’est la chasse au chevreuil qui est ouverte. « Là on est plusieurs chasseurs avec des chiens. On se disperse et c’est les aboiements du chien qui nous indiquent où sont les chevreuils. »

C’est le seul moment de l’année où Ben, son Bruno du Jura, peut courir librement en forêt. Le reste de l’année il doit être tenu en laisse : « On ne peut pas l’encourager à chasser en automne et le lui interdire le reste de l’année ! » Enfin, du 1er décembre à fin février, c’est la chasse d’hiver. D’abord le sanglier, jusqu’à fin janvier. Puis le renard jusqu’à fin février. Les forêts et les montagnes de notre région sont giboyeuses et même le renard, qui avait été décimé par la gale, est de retour.

Un véritable musée militaire

Autre passion : les armes et les objets militaires. Michel Faigaux fait partie de l’Association Suisse pour l’Etude des Armes et Armures (ASEAA) qui regroupe quelque 700 collectionneurs en Suisse. Et sa maison est un véritable musée : collection d’épées de l’armée suisse, fusils, cartouchières, képis, casquettes… toutes les époques sont exposées en vitrine ou posées en vrac : « Il faut que je mette un peu d’ordre dans ma collection », s’excuse l’ancien gendarme. Regrette-t-il d’avoir pris une retraite anticipée ? « Non, j’ai toujours eu assez d’occupation », affirme Michel Faigaux.

On n’a aucune peine à le croire !

Claudine Assad

 

 

Le chasseur avec son fidèle compagnon Ben, un Bruno du Jura. (photos Claudine Assad)