Portraits

Garder la flamme malgré tout !

Edition N°48 – 23 décembre 2020

Walter Habegger : « Personne n’exerce la fonction de pompier pour s’enrichir. Notre salaire, c’est la satisfaction de porter secours à son prochain. Et ça, c’est inestimable… » (photo Olivier Odiet)

Commandant des Sapeurs-pompiers du Cornet et président du syndicat de communes, Walter Habegger revient sur une année 2020 compliquée durant laquelle il ne fut pas toujours facile de péter le feu pour les soldats du même nom. Le nombre d’interventions n’a pas forcément diminué, mais c’est surtout le côté camaraderie qui a pris un méchant coup dans l’aile. Vivement le vaccin qu’on puisse repiquer du vif ! 

Englobant les villages de Belprahon, Corcelles, Crémines, Grandval, Elay et Eschert, le Syndicat de communes des Sapeurs-pompiers du Cornet est placé sous la présidence de Walter Habegger qui officie également en tant que commandant d’un Corps qui compte 36 hommes. En raison de la pandémie, l’année 2020 a passablement chamboulé les activités de ce service de défense qui suivait scrupuleusement un mot d’ordre en matière de ressources humaines : réunir le moins possible de monde mais autant que nécessaire. Port du masque, désinfection, respect des distances, etc. : toutes les mesures sécuritaires ont été prises de manière à réduire au maximum le risque de mettre le bon fonctionnement du service en péril. 

Si le recrutement s’était avéré particulièrement fructueux en 2019 avec l’arrivée de 12 jeunes, il n’a pas été possible d’étoffer l’effectif cette année, le recrutement ayant été purement et simplement annulé. De manière à rendre les exercices attractifs, via des thématiques variées, les Sapeurs-pompiers du Cornet travaillent en étroite collaboration avec les Corps de Montoz (Court) et du Moron (Bévilard, Malleray, Champoz et Pontenet). Des exercices sont également organisés avec le Centre de Renfort, d’Intervention et de Secours de Moutier (CRISM). 

Trois véhicules d’intervention 

Avec une flotte de trois véhicules d’intervention (un tonne-pompe et deux véhicules polyvalents), le service de défense du Cornet dispose d’un équipement roulant optimal pour le territoire à couvrir. « La particularité de notre secteur, c’est sa grande superficie, ses chemins escarpés et ses habitations isolées », explique-t-il. « Partir en intervention au Mont-Raimeux ou à la bergerie d’Eschert, par exemple, ça sent l’aventure à plein nez. » A ce stade de l’année 2020, les pompiers du Cornet ont pris la route à douze reprises. Sachant que la période de Noël ne laisse pas beaucoup de répit aux soldats du feu – suivez notre regard… -, il n’est pas du tout certains que cette statistique soit définitive. 

Le partage et les échanges ont fondu comme neige au soleil 

Au niveau de l’efficacité des interventions, la pandémie n’a engendré aucun effet néfaste, mais la camaraderie, qui permet habituellement de garder le moral des troupes au beau fixe, a du plomb dans l’aile. « L’équipe reste très soudée, là n’est pas le problème. C’est plutôt l’absence de rencontres amicales et conviviales, comme un souper de compagnie, le téléthon, etc. qui entame notre motivation. On ne se nourrit plus autant qu’avant d’échanges et de partages. D’où la difficulté à garder un enthousiasme intact… » 

Lorsqu’on demande à Walter Habegger d’énumérer la nature des interventions des pompiers du Cornet, la liste s’allonge rapidement : « Il y a le feu, les éléments naturels, l’hydrocarbure, les secours routiers, l’assistance technique, le sauvetage d’animaux, les feux de forêt et de végétation. En revanche, nous n’intervenons plus pour la destruction des nids de guêpes et d’abeilles. » 

Une organisation sans faille 

Walter Habegger se déclare fier du travail accompli par les pompiers du Cornet qui répondent parfaitement à leurs différentes missions grâce notamment à leur bonne organisation, leur assiduité et leur sens des responsabilités. « Un Corps de sapeurs-pompiers, ce n’est pas un club de foot ! », s’exclame-t-il. « L’astreint qui manque un exercice sans formuler d’excuse valable est mis à l’amende. Le but, ce n’est pas de remplir une longue liste composée de personnes qu’on ne voit jamais nulle part. » Et le commandant d’assurer une conclusion pertinente : « Personne n’exerce la fonction de pompier pour s’enrichir. Notre salaire, c’est la satisfaction de porter secours à son prochain. Et ça, c’est inestimable… » 

Olivier Odiet

 

Walter Habegger : « Personne n’exerce la fonction de pompier pour s’enrichir. Notre salaire, c’est la satisfaction de porter secours à son prochain. Et ça, c’est inestimable… » (photo Olivier Odiet)