Conseiller municipal à Tramelan en charge du dicastère des services techniques, Mathieu Chaignat (Groupe Débat) a le mérite de ne jamais pratiquer la langue de bois. Il exprime ouvertement ses convictions sans se soucier du regard des autres. «Si je m’implique pour mon village, ce n’est pas pour ma gloire personnelle, mais simplement dans le but de défendre les intérêts des citoyens. Je me complais dans le concret. Mon dicastère me va donc comme un gant, même si ce n’est pas forcément celui que je visais au départ», explique l’ancien président des Verts du Jura bernois.
Prétendre que Mathieu Chaignat est un Vert qui voit la vie en rose ne correspond pas véritablement à la réalité car il est trop réaliste pour rêver en couleur. Sa riche expérience politique au niveau communal lui permet d’avoir une vision des choses qui ne laisse aucune place à la naïveté. Calme, posé, réfléchi, il articule chaque mot en prenant la précaution de ne pas s’aventurer sur un terrain miné sans porter un équipement adéquat. En clair, il connaît tellement les rouages de la commune qu’on ne peut pas lui faire avaler des couleuvres. Le bon sens qui le caractérise fait un peu penser à celui des terriens, mais ce n’est toutefois pas demain qu’il sera possible de le transférer à l’UDC, quelque soit le montant de la transaction. Non, Mathieu Chaignat n’est pas une girouette. Il ne s’éloigne jamais de sa ligne, quitte à se rendre impopulaire. D’ailleurs le regard des autres ne l’empêchera jamais de dormir. Avec le temps, il s’est fait une bonne carapace. Mais au fait, depuis quand Mathieu Chaignat siège-t-il au Conseil municipal de Tramelan? «J’ai d’abord dirigé le dicastère de l’urbanisme et de l’environnement pendant dix ans avant de marquer un temps d’arrêt qui a duré 7 ans. Depuis le début de l’année, je suis en charge du dicastère des services techniques. J’avais un faible pour les écoles, mais celui dont j’ai hérité me convient parfaitement car j’aime être dans le concret. Et puis même si l’eau et l’électricité n’ont rien de très sexy, il faut bien admettre qu’elles subsisteront encore le jour où la commune devait être réduite à son plus simple appareil ce qui est assez paradoxal.»
Des gens épanouis au boulot!
Mathieu Chaignat tient à relever le mérite de toute l’équipe des services techniques qui affronte de nombreux défis avec une grande efficacité. «Le fait de constater que les gens sont épanouis dans leur travail est une énorme source de satisfaction», souligne-t-il. «Il y a vingt ans, la situation financière était très préoccupante et cela se ressentait aussi sur l’état d’esprit du personnel. Aujourd’hui, la situation est apaisée et je suis fier d’être au contact de personnes qui s’attellent à chacune de leurs tâches avec de grandes compétences. Ces gens-là travaillent dans l’ombre et méritent amplement d’être valorisés.» S’agissant de l’ambiance qui règne au sein du Conseil municipal de Tramelan, Mathieu Chaignat dresse également un état des lieux empreint de positivité: «Bien sûr, certains sujets font ressurgir des conflits entre la gauche et la droite, mais c’est normal et sain, car le fait d’entretenir le débat permet aussi d’élever l’argumentaire. L’essentiel c’est de pouvoir s’exprimer dans le respect des opinions de chacun et je vous assure que c’est le cas.»
Un parti déstabilisant!
Quand on demande à Mathieu Chaignat si le fait de voir la société actuelle surfer sur une vague verte plaide en faveur du Groupe Débat à Tramelan, sa réponse est limpide: «D’abord, je tiens à préciser qu’il n’y a pas seulement des Verts dans notre parti. Il est très difficile de lire notre ligne ce qui provoque un effet déstabilisant pour les autres partis. Avec les formations socialistes et radicales, on sait toujours sur quel pied danser, mais chez nous, c’est un peu plus compliqué.» Et notre interlocuteur d’ajouter: «Je pense que la force du Groupe Débat est davantage liée à son dynamisme qu’à un effet de mode écologique. Quand tu t’impliques déjà dans les sociétés villageoises avant de faire partie des autorités communales, tes chances d’élection sont plus grandes le jour où tu figures sur une liste.» Frappé par le virus de la modestie à la naissance, Mathieu Chaignat n’aime pas trop vanter les mérites du Groupe Débat lors de la concrétisation d’un projet sachant qu’un tel aboutissement résulte d’une accumulation de conjonctions. Cela dit, il souligne quand même que la pose de panneaux photovoltaïques sur le toit de la patinoire Zurich Arena est un dossier qui doit son amorce au Groupe Débat. Au même titre que le marché du samedi matin, d’ailleurs. Interrogé sur l’épineux dossier de la Rue Haute, Mathieu Chaignat ne se déclare pas trop inquiet par la tournure des événements: «Je ne nie pas une certaine lenteur, mais tant que ce projet n’est pas enterré, l’espoir de le voir se concrétiser un jour subsiste. Donc, ne peignons pas le diable sur la muraille.» Ces dernières semaines, Tramelan a souvent défrayé la chronique par l’organisation de différentes manifestations sportives et culturelles. Mathieu Chaignat apprécie tout particulièrement ce vent de dynamisme qui souffle avec une belle régularité sur le village: «Le potentiel de vie en commun à Tramelan est assez extraordinaire. Réunir 250 bénévoles durant deux jours pour organiser un triathlon et un duathlon est un fait suffisamment rare pour être souligné. Cet état d’esprit villageois rejaillit également sur les requérants qui parlent de déchirure lorsqu’ils quittent le village. A mon avis, il y a encore des choses à faire dans ce contexte du vivre ensemble. Je pense par exemple à la sortie d’un journal local ou à l’organisation d’une petite manifestation comme la fête des voisins.» A méditer…
Olivier Odiet
Qui fait quoi?
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Agriculture-forêts, sports et loisirs
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Mathieu Chaignat
Services techniques
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Bâtiments publics, sécurité publique
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