Animé d’une soif d’apprendre intarissable, Noah Delémont (20 ans) est un diamant à l’état brut qui illumine la Tissot Arena de son talent sans pour autant rou-ler les mécaniques. Après avoir vécu une expérience humaine très enrichissante dans la ligue canadienne juniors au sein de l’équipe Acadie-Bathurst Titan, il est revenu en Suisse avec une seule idée en tête : travailler dur pour progresser en évoluant dans le club de son cœur : le HC Bienne.
Après avoir grandi à Orvin, Noah Delémont (de père suisse et de mère indienne) a élu domicile à Bienne en février dernier. Il a toujours rêvé de devenir hockeyeur professionnel. Après avoir suivi toute la filière du HC Biel-Bienne Spirit, il a notamment joué en licence B avec le HC Tramelan et le HC La Chaux-de-Fonds pour parfaire ses gammes. Ce défenseur à vocation offensive ne recule devant aucun sacrifice pour grimper les échelons qui mènent au sommet de la hiérarchie. Lors de la saison 2019-2020, à l’âge de 17 ans, il a décidé de vivre une expérience dans la ligue canadienne juniors pour se frotter au gratin mondial de la relève. « Sportivement, je n’ai pas eu la chance de jouer dans la meilleure équipe, c’est clair, mais d’un point de vue humain, cette étape m’a permis de passer du stade d’ado à celui d’adulte. J’ai appris à relativiser les choses, à prendre conscience que tout ne tournait pas autour du hockey sur glace dans la vie. Cette expérience m’a particulièrement sensibilisé à la famille. J’y étais déjà attentif avant, mais le fait de m’en éloigner durant plusieurs mois a encore accentué mon envie d’entretenir des contacts intenses avec mes parents, mes grands-parents et mon amie. »
Deux expériences bien distinctes l’ont aidé à grandir
Sur le plan sportif, Noah Delémont a également pu retirer de précieux enseignements de son passage au Canada : « Le fait de pouvoir se comparer avec ce qui se fait de mieux sur cette planète dans ma catégorie d’âge est une véritable aubaine. Mon équipe a certes terminé au bas du classement, mais j’ai élargi ma culture du hockey sur glace en découvrant une autre approche, un autre style. »
Si Noah Delémont a réussi à se faire un nom en National League, il le doit donc non seulement à son étape canadienne, mais également à l’expérience vécue avec le HC La Chaux-de-Fonds lors de la saison 2020-2021 (prêt du HC Bienne en licence B) : « Au Canada, mon objectif était de progresser, mais je me suis retrouvé dans un tout autre cas de figure au HCC où mon rôle était claire-ment de performer. J’ai obtenu un temps de glace conséquent pour ce premier saut dans le monde du hockey professionnel et j’en garde un excellent souvenir. »
Créateur oui, tricheur non
Au HC Bienne, Noah Delémont a signé son contrat professionnel le 11 février 2021. Grâce à sa volonté, sa persévérance, il a progressivement fait son nid et ses apparitions régulières en première équipe lui ont permis de mettre ses nombreuses qualités en lumière. Au fait, dans quelle catégorie de joueur se classe-t-il ? « Je me considère comme un défenseur assez créatif et tourné vers l’offensive. Je mouille mon maillot en mettant de l’intensité dans le jeu et, surtout, je ne triche jamais », signale-t-il. « Vous savez, je suis du genre à privilégier la beauté du geste. Je travaille pour gagner en efficacité. Il faut absolument que j’arrive à tuer rapidement le jeu de l’adversaire dans notre zone défensive. »
Lorsqu’on demande à Noah Delémont quel est son principal souhait cette saison avec le HC Bienne, sa réponse fuse : « Décrocher le titre national, bien sûr. Dans l’équipe, nous patinons tous pour ça. Il serait quand même dommage de finir la saison avec la tête en bas en regard de tout le travail abattu durant les matches et les entraînements. » Ce défenseur au grand cœur n’exclut pas l’hypothèse de poursuivre un jour sa carrière en NHL, mais c’est encore de la musique d’avenir. Parallèlement à sa carrière d’hockeyeur, Noah Delémont effectue sa dernière année au Gymnase du Lac à Bienne, option physique, application des maths. Le fait de jouer sur ces deux tableaux réduit considérablement ses plages de loisirs : « Il est vrai que mes journées sont particulièrement chargées, mais j’essaie quand même de libérer du temps pour partager des instants avec ma famille et mes amis. On me voit aussi faire du shopping, m’adonner à la pratique de la marche ou du minigolf. Comme Monsieur Tout-le-monde, quoi ! »
Olivier Odiet