Portraits

La pandémie mauvaise conseillère

Edition N°40 - 28 octobre 2020

Le BPA recommande de se tenir à la main courante malgré la pandémie. (photo BPA/Andrea Campiche)

Chaque année, plus de 1600 personnes résidant en Suisse meurent des suites d’une chute. Une partie de ces accidents se produisent dans les escaliers. C’est pourquoi il est important de se tenir à la main courante ou au garde-corps en montant ou en descendant les escaliers. Or, un sondage que le BPA a mené cette année auprès de la population révèle que 28 % des gens ne se tiennent jamais à ces dispositifs de sécurité. C’est deux fois plus qu’en 2018. Cette hausse est à mettre sur le compte de la pandémie de Covid-19.

Les mains courantes sont considérées comme des surfaces propices à une accumulation de virus. Le BPA recommande malgré tout de continuer à se tenir aux mains courantes, en respectant les mesures d’hygiène usuelles. Les chutes sont, en Suisse, la principale cause des accidents survenant à la maison ou durant les loisirs : chaque année, elles font 15’800 blessés graves et entraînent plus de 1600 décès. Le risque de tomber est particulièrement élevé dans les escaliers, surtout en l’absence de garde-corps ou de main courante. Pourtant, une partie des gens ne se tiennent pas dans les escaliers, même s’ils en ont la possibilité. Dans un sondage que le BPA a mené cette année auprès de la population, 28 % des personnes interrogées ont indiqué ne jamais se tenir au garde-corps en montant ou en descendant les escaliers. C’est deux fois plus qu’en 2018. Cette forte hausse pourrait être due à la crainte des virus et d’autres agents pathogènes. Une chute dans les escaliers peut, surtout chez les personnes âgées, avoir des conséquences désastreuses, telles qu’une hospitalisation de longue durée ou une perte d’autonomie.

C’est pourquoi le BPA continue de recommander de se tenir à la main courante, malgré la pandémie. Cette mesure de prévention des chutes peut être prise tout en se protégeant contre une contamination, notamment en se lavant les mains et en désinfectant régulièrement les surfaces. A cet égard, le BPA renvoie aux recommandations de l’Office fédéral de la santé publique.

A tâtons dans l’obscurité

Le sondage du BPA montre en outre que le risque de subir un accident à la maison est plus élevé lorsque l’éclairage est mauvais. Il est important de veiller à ce que ce dernier soit suffisant vingt-quatre heures sur vingt-quatre, donc y compris lorsqu’on se lève durant la nuit. Beaucoup laissent cependant la lumière éteinte lorsqu’ils se déplacent dans leur logement durant la nuit. En effet, 55 % des personnes interrogées n’allument jamais ou que rarement la lumière dans cette situation. Au moins, chez les 75 ans et plus, cela ne vaut que pour une personne sur trois.

Diminution de la consommation d’alcool dans le sport

Le dernier sondage du BPA auprès de la population renseigne également sur l’évolution de la consommation d’alcool lors d’une pratique sportive. Il ressort des réponses des personnes interrogées que c’est dans les sports d’hiver alpins que la consommation d’alcool est la plus élevée. Ainsi, 39 % des skieurs et 36 % des snowboardeurs déclarent boire au moins de temps en temps de l’alcool sur les pistes. Ces deux taux sont inférieurs à ceux qui ont été enregistrés en 2017. La proportion de personnes interrogées qui disent consommer de l’alcool en faisant du sport a également baissé dans les domaines de la randonnée (26 %), du football (16 %) et de la nage/baignade (14 %).

Contrôles de l’alcoolémie jugés peu probables

Le sondage du BPA auprès de la population comporte aussi des questions en lien avec la circulation routière. Il montre notamment que 61 % des personnes interrogées s’attendent à être soumises au moins occasionnellement à des contrôles de vitesse (autres que ceux qui se font au moyen de radars fixes). La proportion de personnes s’attendant à être soumises au moins occasionnellement à un contrôle de l’alcoolémie n’est, elle, que de 30 %. C’est en Suisse alémanique qu’elle est la plus faible. L’évaluation du risque de subir de tels contrôles joue un rôle important dans la prévention des accidents de la route. Il faut donc faire en sorte que la probabilité de ces contrôles soit jugée plus élevée. Depuis 1995, le BPA mène chaque année un sondage auprès de la population. Entre mars et juin 2020, 3865 personnes résidant en Suisse ont été interrogées par téléphone ou par Internet, pour moitié sur des sujets touchant le sport et pour moitié sur des questions concernant les loisirs.

(bpa)

Le BPA recommande de se tenir à la main courante malgré la pandémie. (photo BPA/Andrea Campiche)