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Le danger guette aussi les piétons !

Edition N°4 – 3 février 2021

Phénomène particulièrement courant, la distraction des piétons sur les routes est préoccupante. (photo Key-Uwe Umstätter)

La distraction sur les routes suisses concerne environ un automobiliste sur trois, un cycliste sur cinq et même un piéton sur deux traversant une route. Voilà en substance ce que montre un nouveau relevé du BPA, réalisé pour la première fois en 2020. Ces chiffres élevés sont préoccupants en termes de sécurité routière car l’inattention et la distraction comptent parmi les causes d’accident les plus fréquentes.

Chaque année, en Suisse, les accidents dus à l’inattention ou à une distraction occasionnent quelque soixante tués et 1100 blessés graves sur les routes. Pour la première fois en 2020, le BPA a procédé à un relevé représentatif visant à déterminer la fréquence de distraction des usagers de la route. Cette étude d’observation a révélé qu’en voiture, environ un conducteur sur trois est distrait, contre un sur cinq à vélo. La distraction est un phénomène particulièrement courant chez les piétons puisqu’elle concerne la moitié d’entre eux lorsqu’ils traversent une route.

Les principales sources de distraction

Les interactions avec d’autres personnes constituent le motif de distraction numéro un que ce soit en voiture (18 %), à vélo (9 %) ou à pied (27 %). Deuxième du classement des principales sources de distraction des automobilistes et des piétons : le téléphone portable. Le relevé montre qu’en voiture, 5 % des conducteurs téléphonent (parfois avec un dispositif mains libres), pianotent sur leur portable ou regardent l’écran de celui-ci. Plus un usager de la route est jeune, plus il se laisse distraire dans le trafic. 

« Parmi les piétons observés, un sur dix entre 15 et 29 ans avait les yeux rivés sur son téléphone ou pianotait sur celui-ci alors qu’il traversait une route », confirme Patrizia Hertach, responsable du relevé. A vélo, l’utilisation du téléphone portable est plutôt rare ; les écouteurs sont en revanche une source de distraction fréquente (7 %).

Distraction et risque d’accident

Les usagers de la route distraits s’expo11sent à un risque d’accident accru et mettent également les autres en danger. Le BPA estime que jusqu’à un accident de la route grave sur trois impliquant un véhicule à moteur est lié à l’inattention ou à une distraction au volant. L’influence sur l’accidentalité est donc importante. 

Selon Patrizia Hertach, les activités les plus dangereuses sont celles qui impliquent de détourner le regard de la route, par exemple pour écrire un message sur le téléphone, une distraction qui multiplie le risque d’accident par six, ou pour attraper un objet dans le véhicule. Tout particulièrement en voiture, la distance ainsi parcourue « à l’aveugle » peut être longue.

(bpa) 

Phénomène particulièrement courant, la distraction des piétons sur les routes est préoccupante. (photo Key-Uwe Umstätter)