Portraits

L’eau, c’est sa tasse de thé!

Edition N°29 - 14 août 2019

Claude Auderset: «Lorsqu’il s’agit de penser à la qualité de vie des générations suivantes, il est indispensable d’éprouver un certain amour pour son village.» (photo oo)

Ça ne s’invente pas: Claude Auderset, patron d’une entreprise de boissons, dirige le dicastère des eaux au Conseil municipal de Sonceboz-Sombeval depuis janvier 2018. Après une période d’adaptation complexe mais intéressante, ce dynamique entrepreneur commence à maîtriser ses dossiers efficacement et semble bien décidé à briguer un nouveau mandat lors des élections municipales de 2021. Pour autant que son emploi du temps le lui permette, bien sûr…

A l’exception d’une expérience au sein de la Commission d’embellissement et d’animation Sonceboz-Sombeval (CEASS), Claude Auderset est entré à l’Exécutif du village en janvier 2018 avec une carte de visite vierge de tout mandat politique. On peut donc légitimement se demander les raisons qui l’ont incité à franchir le pas: «On ne m’a pas sollicité, la démarche découle de ma propre volonté», explique-t-il. «J’avais tout simplement envie de m’impliquer davantage pour le village. Au lieu de râler à la table ronde, je me suis dit qu’il était préférable de me retrouver au centre du problème.» 

Au moment de la répartition des dicastères, Claude Auderset n’avait plus que le choix entre les écoles et les eaux puisque c’est le principe de l’ancienneté qui prime. Comme son épouse préside la commission scolaire, l’affaire était vite réglée: «Hériter du dicastère des eaux quand on est à la tête d’une entreprise de boissons, c’est assez comique!», s’exclame-t-il. «Toutefois, je n’éprouve aucun sentiment de frustration. Au début, je me sentais un peu perdu, c’est vrai, mais avec le temps, je suis toujours plus à l’aise dans cette fonction très variée. Je suis notamment appelé à prendre des décisions relatives à des investissements qui peuvent être très conséquents dans certains cas. Nous travaillons étape par étape en fonction des capacités financières de la commune.» Claude Auderset évitera d’entrer davantage dans les détails. Histoire de ne pas être à l’origine d’une fuite éventuelle… 

Un désintérêt qui interpelle 

En avril dernier, une séance d’information publique relative à la construction de la maison de l’enfance pour un crédit de 6,6 millions avait réuni 28 personnes. Claude Auderset se déclare surpris par ce manque d’intérêt. Il constate également avec regrets que le village de Sonceboz-Sombeval n’échappe pas à l’effet cité dortoir: «Les habitants sont de plus en plus nombreux et j’ai l’impression de connaître de moins en moins de monde. Les gens qui rejoignent notre village en provenance de Bienne ne se mêlent pas à la vie villageoise.» S’agissant des sociétés locales, Claude Auderset relève avec pertinence que ce sont toujours les mêmes personnes qui tirent le char: «En tant que professionnel de boissons et de matériel pour les manifestations, je suis bien placé pour aborder ce sujet», confie-t-il. «Ces dernières années, les sociétés vivent des périodes difficiles, à Sonceboz comme ailleurs. Contrairement à une certaine époque, les bénévoles ne se bousculent plus au portillon. On prend les mêmes et on recommence. Dans les clubs sportifs, itou. Ce n’est donc pas par hasard si les fusions ont la cote.»

Dans un esprit de collégialité

Composé par des élus(es) qui proviennent de milieux professionnels différents, le Conseil municipal de Sonceboz-Sombeval œuvre dans un esprit de collégialité qui facilite grandement le traitement des dossiers: «Découlant de débats nourris et constructifs, les décisions ne se prennent évidemment pas toujours à l’unanimité, mais la majorité est toujours parfaitement respectée», relève-t-il. «Les présences de Chantal Tschannen et Chantal Vaucher apportent non seulement une vision et une sensibilité différentes, mais elles amènent un peu de souplesse dans les idées. En clair, nous arrivons à créer un bon amalgame.» Et notre interlocuteur d’ajouter: «On a tendance à l’oublier, mais notre mission est aussi de réfléchir au futur que nous voulons donner à notre localité. Et lorsqu’il s’agit de penser à la qualité de vie des générations suivantes, il est indispensable d’éprouver un certain amour pour son village.» 

La révision du nouveau PAL (plan d’aménagement local), le projet de la nouvelle Coop et la sécurisation des rues du village constituent actuellement les principales préoccupations du Conseil municipal de Sonceboz-Sombeval.

Un homme stressé!

Réputé pour son franc-parler, Claude Auderset ne cache pas que le fait de jongler entre sa vie professionnelle particulièrement chargée et sa fonction de conseiller municipal, également très prenante, n’est pas toujours évident. Cela dit, il se déclare prêt à briguer un nouveau mandat lors des élections municipales de 2020: «Si mon emploi du temps me le permet, j’envisage effectivement de déposer ma candidature à l’Exécutif pour la législature 2022-2025. Je commence à maîtriser mon dicastère à la moitié de mon premier mandat et plus j’aurai emmagasiné de l’expérience, plus je pourrai servir la collectivité avec efficacité. Donc, quatre ans, c’est un peu court…»

Un rôle qui favorise les contacts

A la question «est-ce un avantage ou un inconvénient de diriger une entreprise tout en faisant partie des autorités du village?», la réponse de Claude Auderset a fusé: «Au début, j’ai pensé que cette fonction pourrait desservir mes intérêts professionnels lors d’une prise de décision jugée impopulaire, mais jusqu’ici j’ai réussi à échapper à ce scénario. Dans les points positifs, je mentionnerais les contacts. J’ai pu en établir énormément depuis mon entrée au conseil municipal. Attention: ce n’est surtout pas par intérêt que j’ai pris la décision de me présenter à l’Exécutif.» Effectivement, le jeu n’en vaudrait pas la chandelle… 

Olivier Odiet 

 

Qui fait quoi?

Conseil municipal Sonceboz-Sombeval

René Rimaz (maire) 

Administration générale, police, urbanisme, trafic

Claude-Alain Wüthrich (vice-maire)

Travaux publics, électricité, ruisseaux et rivières 

Claude Auderset

Eau potable, eaux usées 

Guy Montavon 

Culture, sociétés locales, jeunesse, protection civile 

Marc Moser

Finances, assurances, sapeurs-pompiers, développement économique

Chantal Tschannen 

Ecoles, EJC, crèche, œuvres sociales

Chantal Vaucher 

Bâtiments, déchets 

Claude Auderset: «Lorsqu’il s’agit de penser à la qualité de vie des générations suivantes, il est indispensable d’éprouver un certain amour pour son village.» (photo oo)