Portraits

L’entreprise qui décolle et décollette

Edition N°33 - 11 septembre 2019

De gauche à droite: Nicolas Curty, Mikaël, Vincent et Grégory Affolter. (photo ldd)

1919. Année d’euphorie. La guerre est finie, la grippe espagnole sévit. Et Louis aussi. La même année, on traverse pour la première fois l’Atlantique en avion, sans escale. Le mercredi 30 avril 1919, Louis Affolter ouvre son atelier. L’enfant de Malleray s’installe ainsi à Renan à son compte. C’est le début d’une longue histoire: l’entreprise décolle et décollette. 

Dès ses premières bougies, l’entreprise «Louis Affolter, fabrique de pignons et pivotage en tous genres» met la formation et la famille au cœur de ses valeurs. Sa sœur et son épouse sont dans l’équipe, sans oublier son neveu comme apprenti. Puis, une année avant que les films quittent leur mutisme, en 1926, l’entreprise revient aux racines et s’installe à la Rue du Pont à Malleray. Depuis lors, le Groupe Affolter n’a cessé de croître. Louis cède l’entreprise à ses 3 fils en 1946; l’un d’entre eux fera de même en 1985.

Des machines jusqu’en Chine 

Dès 2016, la quatrième génération, représentée par deux arrière-petits-fils de Louis – Vincent et Grégory Affolter – est aux commandes; le comité est complété par Nicolas Curty. L’entreprise emploie aujourd’hui 150 collaborateurs et forme 18 apprentis. Les bâtiments presque dignes de l’artiste Le Corbusier s’étendent sur quatre sites à Valbirse, pour une surface industrielle utile de 8000 mètres carrés. Le Groupe Affolter s’étend même jusqu’en Chine avec un site à Shanghai. Afin de compléter son portrait presque chinois, mentionnons que l’entreprise se concentre à la fois sur la production de pièces (pignons, rouages) et de machines, mais également sur les commandes numériques (CNC).

Opération portes ouvertes

En voyant cette sublime histoire, douce esquisse d’un avenir ponctuel et presque indélébile, on se demande presque pourquoi ça nous concerne. Tout paraît si beau, si parfait, si prospère. Eh bien, ces belles histoires nous rappellent que le temps passe, mais qu’il est bon de l’observer, de le célébrer et en l’occurrence, de fêter les 100 ans du Groupe Affolter. Il est bon de faire le bilan, de se souvenir et de retenir le mieux et d’oublier ou de corriger le moins bien. Le Groupe Affolter le fait très bien, à l’instar de Mikaël Affolter, président des festivités du centenaire. Cette semaine, du 12 au 14 septembre, l’entreprise organise d’abord une soirée «business» (clients, fournisseurs, officiels), puis une soirée pour les collaborateurs, familles et ex-«Affolteriens» et finalement, une journée portes ouvertes le 14 septembre. Cette journée aura de quoi satisfaire toutes et tous: châteaux gonflables, apéro, fanfare: le programme s’annonce plutôt festif. Dans chaque bâtiment, il sera possible de suivre un parcours prédéfini, entre 12h et 16h. Les organisateurs recommandent la mobilité douce ou les transports publics et sont prêts à accueillir plusieurs centaines de personnes. Les couloirs et ateliers offriront un aperçu de la situation actuelle de l’entreprise et de ses perspectives futures: les défis liés à la robotisation, la recherche et le développement, la 4e génération de CNC dévoilée à Hanovre dans une semaine, et la formation des apprentis. 2019. C’est peut-être l’euphorie, peut-être la guerre aussi. Pas de grippe espagnole, Affolter s’envole et dans une Valbirse festive atterrit. On traverse l’Atlantique 2500 fois par jour. Un autre temps, un autre monde, une même histoire. Rendez-vous le samedi 14 septembre dès 11h pour y participer, le Groupe Affolter vous invite dans leur histoire.

John Utermann 

De gauche à droite: Nicolas Curty, Mikaël, Vincent et Grégory Affolter. (photo ldd)