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« Ne tirons pas de conclusions hâtives »

Edition N°25 - 29 juin 2022

Le deuxième effondrement est encore plus traumatisant que le premier.

Désolation suite et peut-être pas fin à la Tour de Moron où un deuxième effondrement survenu la semaine dernière a semé la consternation dans la région. Secrétaire de la fondation, André Mercerat ne privilégie aucune piste : « Attendons les conclusions de l’enquête menée par le Ministère public régional Jura bernois-Seeland avant de se prononcer sur les causes de l’effondrement des marches », signale-t-il. 

Le deuxième épisode du feuilleton de la Tour de Moron est encore plus traumatisant que le premier. « Lorsque j’ai pris connaissance des images au café avec un ami, j’ai tout de suite pensé à un photomontage », explique André Mercerat. « Nous nous sommes rendus sur place pour assister à un spectacle encore plus triste que la première fois puisque des dizaines de marches sont tombées sur quatre étages. Sur place, les curieux étaient tous des experts en puissance et le seul fait d’écouter leurs théories de « sac à pain » m’a procuré un profond sentiment d’écœurement. C’est de la foutaise tout ça. Rien ne sert de spéculer. Il faut attendre les conclusions de l’enquête menée par le Ministère public régional Jura bernois-Seeland avant de se prononcer sur les causes de l’effondrement des marches », relève-t-il. « Quelque soit le verdict, il faut absolument garder cette tour. C’est un symbole du Jura bernois et sa suppression équivaudrait à un véritable crève-cœur pour toute la région et plus particulièrement pour les centaines d’apprentis qui ont apporté leur pierre à l’édifice. »

Mario Botta brise le silence

Pour Mario Botta, la cause de cet effondrement est un mystère comme il l’a expliqué à l’agence Keystone-ATS. L’architecte de réputation mondiale balaie toute responsabilité. « J’ai dessiné la tour, je n’ai pas suivi sa construction, ce n’était pas mon rôle. » Il souligne par ailleurs que la technique utilisée n’était pas révolutionnaire. Mario Botta explique aussi que l’idée initiale était d’utiliser de la pierre du Jura, mais que celle-ci n’étant pas disponible, le choix s’était finalement porté sur une pierre analogue venant d’Espagne. « Celle-ci a été testée par le Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche (Empa) », ajoute le Tessinois qui se dit triste pour les apprentis qui avaient réalisé l’édifice. Dans cette désolante affaire où le mystère reste épais, les pistes du vandalisme et de la foudre ne semblent plus être à l’ordre du jour. Il faut donc plutôt s’orienter sur la construction et l’entretien, un défaut des matériaux ou encore des mouvements de terrain sous la tour. Désireux de repartir sur des bases saines après le départ de Moutier, le Jura bernois n’avait vraiment pas besoin de ça. Vous avez dit maudit ? 

Olivier Odiet   

 

Le deuxième effondrement est encore plus traumatisant que le premier.