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«On est encore dans le vague»

Edition N°2 - 15 janvier 2020

Giovanni Resta garde le sourire, car son expo est devenue un véritable pèlerinage pour les visiteurs étrangers. (photos Roland J. Keller)

Dix ans après sa création, l’exposition de crèches de fin d’année au Forum de l’Arc se cherche toujours un nouveau toit. Malgré les appels successifs de son président, Giovanni Resta, l’association «Monde de la crèche, crèches du monde» n’a jusqu’à présent obtenu aucun résultat concret. Si cette 10e édition a été un peu moins fréquentée que les autres, elle a été enrichie de nombreuses crèches venues des quatre coins du monde. Mais à la suite de la nouvelle restructuration administrative du Forum de l’Arc, l’exposition ne sera plus assurée à cet endroit, d’où l’ultime appel du Prévôtois aux autorités, sociétés ou entreprises pour sauvegarder ce projet devenu en quelque sorte un patrimoine socioculturel connu jusqu’aux Antipodes.

Des crèches, en veux-tu ? En voilà ! Désormais apprécié loin à la ronde, Giovanni Resta se dévoue corps et âme depuis 10 ans pour présenter les œuvres de la nativité au Forum de l’Arc. Fondateur et président de l’association «Monde de la crèche, crèches du monde», le Prévôtois s’est tellement fait connaître, surtout à l’étranger, que la population de la région s’est un peu désintéressée de son exposition, d’où une fréquentation en légère baisse par rapport à l’an passé. Giovanni Resta estime qu’il y a moins de 4000 personnes qui ont déambulé au Forum du 7 décembre au 12 janvier dernier. «Mais notre collection est devenue beaucoup plus importante et riche. Cette fois-ci, on a enregistré davantage de groupes visiteurs, exactement 26, en provenance de divers milieux et on est apprécié dans cinq continents. L’exposition est devenue un véritable pèlerinage pour celles et ceux qui nous visitent de l’extérieur !», argumente-t-il.

Avenir incertain

Cette légère diminution n’a évidemment rien enlevé à la qualité des œuvres présentées puisque pas moins de 340 crèches qui y ont été exposées. Celles-ci sont amenées gracieusement ou prêtées par tout un chacun sensibilisé par la nativité, mais pas seulement. De plus, l’entrée de l’expo est gratuite et le public y est toujours accueilli chaleureusement. 

L’association vit donc des dons récoltés durant la manifestation. Jusqu’à présent, «Monde de la crèche, crèches du monde» a bénéficié du premier étage du bâtiment droit du centre prévôtois, mais depuis que le Forum de l’Arc a pris récemment un nouveau tournant avec sa recapitalisation, Giovanni Resta considère qu’il ne pourra désormais plus rester là : «C’est-à-dire dans la salle actuelle qui fait environ 300 m2! Au Forum, il y aurait bien d’autres locaux, mais cela impliquera dorénavant un coût de location conséquent que nous ne pourrons plus assumer.» Alors que va-t-il se passer ? «On est encore dans le vague. Suite à notre appel à l’aide officiel, que ce soit du côté communal ou ecclésiastique, aucune décision n’a été prise concernant notre projet de retrouver un toit. On attend toujours des réponses! On est prêt à aller en dehors de Moutier, dans la région, même dans le Jura, mais on a eu aucune offre concrète», déplore-t-il. Le Prévôtois n’a jusqu’à présent pas désespéré, mais cette fois-ci son appel devient urgent : «Je suis toujours ouvert à toute négociation de toutes parts, même avec le Forum de l’Arc pour trouver une solution équitable.»

«Une crèche, c’est comme un foyer»

Oui, mais enfin, n’est-ce pas ambitieux de vouloir absolument créer une exposition permanente ? Noël n’est pas toute l’année. «C’est vrai. Mais la demande potentielle existe même hors des fêtes de fin d’année. Par exemple, on est constamment sollicités par des agences de voyages qui veulent faire découvrir nos crèches aux touristes.»

Giovanni Resta rappelle que son exposition demeure un projet provisoire qui doit être abouti: «Chacune de nos habitations est un foyer, une crèche, en quelque sorte.» Outre son aspect laïque, l’association est devenue, au fil des ans, un lieu culturel : «Cela représente aussi un endroit social important pour la région. Chaque institution devrait se sentir concernée.» Davantage qu’un appel, une prise de conscience.

Roland J. Keller

Giovanni Resta garde le sourire, car son expo est devenue un véritable pèlerinage pour les visiteurs étrangers. (photos Roland J. Keller)