Portraits

Pas d’étiquette politique sur le front

Edition N°21 – 2 juin 2021

Réputé pour sa rigueur et son sens de l’organisation, Stéphane Terrier ne laisse aucune place à l’approximation dans la gestion des dossiers. (photo oo)

Seul représentant de Tavannes Avenir au sein du Conseil municipal, Stéphane Terrier ne se revendique ni de gauche ni de droite. Il prend ses décisions en son âme et conscience. Sans cette liberté de pensée, ce directeur RH n’aurait jamais brigué un siège à l’Exécutif. En charge du dicastère des œuvres sociales depuis 2014, il privilégie la confiance et la transparence dans ses relations avec la directrice Martine Gallaz et le personnel du service. Rencontre avec un homme exigeant, rigoureux et intègre qui ne laisse aucune place à l’approximation dans la gestion des dossiers. 

Domicilié à Tavannes depuis 1999 en provenance de Nidau, Stéphane Terrier n’a jamais connu le moindre problème d’intégration chez les Coqs ! Il faut dire qu’il y a mis du sien aussi. Ses premières armes ont été aiguisées au sein de la commission des finances et de la SSEVT. De fil en aiguille, il a pris goût à la politique villageoise et s’est mis sur la liste de son parti Tavannes Avenir pour les élections au Conseil municipal. La première tentative s’est avérée infructueuse. Quatre ans plus tard, il est brillamment élu et rejoint son collègue de parti Yann Rindlisbacher, alors responsable des finances. 

Une frustration de courte durée

N’ayant pas l’habitude de pratiquer la langue de bois, Stéphane Terrier admet sans vergogne avoir essuyé une grosse frustration en se voyant imposer contre sa volonté le dicastère des œuvres sociales. « Mon premier sentiment m’a laissé un goût amer car c’était un peu la croix et la bannière de recevoir un tel héritage. C’est en tout cas comme ça que les choses étaient présentées. Après quelques mois, j’ai constaté que ce dicastère était finalement beaucoup plus intéressant qu’on voulait bien le dire et j’ai pris un certain plaisir à réorganiser le service à ma manière », relève-t-il. Stéphane Terrier a donné les pleins pouvoirs à la directrice Martine Gallaz tout en restant à disposition du service : « L’idée n’est surtout pas de laisser tomber l’équipe qui peut évidemment toujours compter sur moi. Cela dit, il n’y a aucune raison d’être toujours derrière le dos des gens. Ils peuvent me parler en cas de besoin et c’est une manière de faire qui donne satisfaction à tout le monde. » A l’Exécutif de Tavannes, la fonction de responsable des œuvres sociales englobe la crèche, la caisse AVS et la SSEVT. Stéphane Terrier assume également la présidence du comité de direction du home La Colline, à Reconvilier. Sa charge de travail pour la commune est donc assez conséquente : « Comme je n’aime pas faire les choses à moitié, il est clair que cette fonction, assurée en plus d’un job à 100 %, prend énormément d’énergie. » Lors des dernières élections municipales, Stéphane Terrier a été réélu pour un deuxième mandat et son droit d’ancienneté lui aurait permis de choisir un autre dicastère, mais il a préféré rester fidèle aux œuvres sociales pour la simple et bonne raison que son fonctionnement n’a pratiquement plus de secrets pour lui. Le contact avec les gens, c’est ce qui passionne le plus Stéphane Terrier dans sa fonction de Conseiller municipal : « Je retrouve également ce côté relationnel dans mon poste de directeur RH chez Kummer Frères SA à Tramelan », souligne-t-il. 

Scénario traumatisant 

« Vous savez, depuis que je dirige le dicastère des œuvres sociales, ma vision des choses sur ce domaine a radicalement changé. Je tiens d’ailleurs ici à saluer le fabuleux travail du personnel du service social. Dans les hautes sphères politiques, on prend des décisions, mais ce ne sont pas ces personnes-là qui se retrouvent au bureau pour faire avaler aux gens la dure réalité des choses. La somme de dix francs peut nous apparaître comme dérisoire, mais pour certaines personnes, elle est très importante. D’où certaines réactions violentes comme l’épisode traumatisant qui est survenu en 2015 lorsqu’un jeune homme de 19 ans a fait irruption dans le bâtiment de l’administration municipale de Tavannes en tirant un coup de fusil dans le corridor avant de procéder à une prise d’otage dans un bureau. L’homme s’est ensuite rendu à la police sans résistance, fort heureusement, mais je peux vous assurer que cet incident a traumatisé le personnel du service social pendant plusieurs mois. Totalement paniqué, un collaborateur s’est suspendu à un volet alors qu’il se trouvait au 3e ou 4e étage du bâtiment. Sa réaction aurait très bien pu prendre une tournure dramatique. La personne en question ne s’est d’ailleurs jamais remise du choc et a présenté sa démission. » Et notre interlocuteur d’ajouter : « A ma connaissance, le service social de Tavannes n’a plus été le théâtre de violences physiques depuis lors, mais il arrive parfois que le personnel soit victime d’agressions verbales. Mon rôle est aussi de convoquer les gens qui ont des mots malhonnêtes envers nos collaboratrices et collaborateurs pour les aider à réfléchir aux conséquences de leurs actes. Je pense que le fait de se retrouver face à un membre des autorités municipales a un effet persuasif. En tout cas, ces personnes-là n’ont jamais rechuté. » 

Le secteur de la gare mériterait un profond lifting 

Invité à se prononcer sur le souhait qu’il exaucerait en faveur du village de Tavannes avec l’aide d’une baguette magique, Stéphane Terrier indique qu’il porterait son choix sur le secteur de la gare : « Le fait de ne pas avoir de centre village pour permettre aux habitants de se rencontrer laisse un grand vide qu’il serait possible de combler en aménageant une zone piétonne conviviale dans le secteur de la gare où se trouve déjà une place de pétanque. Un tel projet s’annonce très coûteux car il nécessiterait un accès par un passage sous-voie », explique-t-il. Pour l’heure, Stéphane Terrier ignore s’il se représentera au Conseil municipal lors des élections de novembre prochain : « Il est encore trop tôt pour me prononcer à ce sujet. En admettant que le projet de réduire les membres du Conseil municipal de neuf à sept devait se concrétiser je prendrais évidemment le temps d’examiner soigneusement cette redistribution des cartes qui passera forcément par une refonte totale des dicastères. » Et Stéphane Terrier d’ajouter : « C’est toujours avec un énorme plaisir que j’assume ma fonction. Il règne une bonne collégialité au sein de l’Exécutif où les idées sont défendues dans le respect des opinions de chacun. Après les séances, l’équipe se retrouve pour boire un verre. » Un baromètre qui ne trompe pas…

Olivier Odiet

 

Portrait express

Nom : Terrier
Prénom : Stéphane
Date de naissance : 5 janvier 1965
Domicile : Tavannes
Etat civil : divorcé, 2 enfants
Profession : directeur RH
Film préféré : Jean-Philippe
Plats préférés : poissons, crustacés
Loisirs : ski alpin et nordique, VTT
Traits de caractère : sociable, persévérant, perfectionniste

 

Qui fait quoi?

Conseil municipal de Tavannes
Fabien Vorpe : maire
Antonio Dos Reis (vice-maire) : finances
Stéphane Terrier : œuvres sociales
Laurent Möri : travaux publics
Romain Voumard : bâtiments publics
Caroline Gyger : écoles
Christian Achermann : services de sécurité
Nathalie Geiser : environnement
Stéphanie Amstutz : culture et sports
Cindy Bögli : secrétaire municipale
Christophe Wölfli: administrateur des finances

Réputé pour sa rigueur et son sens de l’organisation, Stéphane Terrier ne laisse aucune place à l’approximation dans la gestion des dossiers. (photo oo)