Conseiller municipal à Sorvilier en charge du dicastère des services municipaux, Joël Bouchat est également membre du conseil de bourgeoisie. En jouant ce rôle de pont, il sert à la fois les intérêts de la commune municipale et ceux de la bourgeoisie.
Après avoir été domicilié à Moutier et à Grandval, Joël Bouchat est arrivé à Sorvilier en 2016. Electronicien de formation, il occupe actuellement un poste d’automaticien à Moutier. Conseiller municipal à Sorvilier depuis le 1er janvier 2018, ce père de famille dynamique est également membre du conseil de bourgeoisie. «Je pense qu’il est très important d’assurer le lien entre ces deux conseils pour éviter tout malentendu», explique-t-il. Néophyte en politique, Joël Bouchat souligne qu’il règne actuellement une ambiance harmonieuse et constructive au sein du conseil municipal. Et dans le village? «Les tensions se sont apaisées, c’est certain. De toute manière, il ne faut pas rêver. Nous n’arriverons plus à réconcilier certains citoyens sur le dossier de l’appartenance cantonale. C’est peine perdue. Alors? Alors, il faut faire en sorte de vivre heureux avec nos idées et nos différences. En ce qui me concerne, je m’engage pour le village sans a priori. Mon objectif est simple: unir les gens en repartant sur de nouvelles bases. Il faut absolument que les générations futures n’aient plus à souffrir des tensions politiques qui ont pourri l’ambiance du village dans le passé. On ne fait pas avancer une commune avec des rancoeurs.» Et notre interlocuteur d’ajouter: «Le fait de ne pas partager les mêmes idées ne doit pas empêcher un dialogue respectueux.»
«On doit se battre pour tout!»
Ces dernières années, les petits villages ont la vie dure, les directives des instances fédérales et cantonales visant plutôt à les dépouiller qu’à maintenir leurs acquis. Sorvilier n’échappe hélas pas à ce triste scénario. «Il faut constamment se battre et faire preuve de vigilance pour essayer de conserver le peu qu’il nous reste», explique Joël Bouchat. La menace plane sur l’école, la gare et même sur le réseau d’eau. En voulant tout centraliser, les villages voient non seulement leurs infrastructures et leurs prestations voler en éclat, mais également leur âme. «En perdant notre autonomie, nous perdons également notre marge de manœuvre», relève Joël Bouchat.
«Ecolo? Oui, mais sans excès!»
Responsable des services municipaux (eau et électricité), Joël Bouchat souligne que chaque conseillère et conseiller de la nouvelle équipe a pu choisir son dicastère en fonction de ses affinités puisque seul le maire était déjà en place: «Je ne me serais pas vu diriger le dicastère de l’urbanisme, par exemple. Je n’habite pas le village depuis très longtemps et je pense qu’il est nécessaire de bien connaître la commune pour assumer cette fonction. D’ailleurs, Florence Affolter fait parfaitement son travail.» Joël Bouchat n’est pas insensible à la double représentation féminine (ndlr: Florence Affolter et Audrey Philipona) du conseil municipal: «Les hommes visent davantage les résultats alors que l’approche des femmes sur les dossiers est plus émotionnelle. Cette sensibilité différente est un enrichissement pour notre conseil.» L’écologie étant devenue un thème incontournable, on ne pouvait décemment pas s’entretenir avec Joël Bouchat sans lui demander où il se situe sur ce terrain-là? «Je ne renie pas une certaine fibre écologique, mais je ne tombe pas dans l’extrême. Je reste raisonnable et réaliste.» La commune de Sorvilier n’a pas les bras croisés face à la problématique du climat et veillera désormais à utiliser au maximum le chauffage à distance existant lors des constructions futures. On pense par exemple à l’immeuble locatif moderne de 9 appartements, dotés de toutes les commodités actuelles, qui sera implanté à côté du bâtiment de la bourgeoisie. Actuellement, ce projet a atteint le stade de la préparation du permis de construire.
Olivier Odiet