En hockey sur glace, un bon gardien devient-il forcément un bon entraîneur de gardiens ? Pas sûr. Reste que dans le cas de Marco Streit, on peut répondre par l’affirmative à cette interrogation, son talent ayant été démontré à moult reprises dans les deux fonctions. En tant que gardien, il s’est imposé comme un dernier rempart de choix en LNA dans les clubs de Langnau, Rapperswil-Jona et Bienne. Marco Streit a également joué en LNB avec Genève-Servette ainsi qu’en première division française avec Chamonix. International junior, Marco Streit n’a jamais eu l’opportunité de vivre une expérience en équipe nationale chez les actifs, son père qui officiait au poste d’entraîneur des gardiens ayant eu quelques démêlés avec les dirigeants de l’époque. Du coup, Marco Streit s’est retrouvé sur le carreau sans pour autant en faire une maladie. Pour l’anecdote, on précisera qu’il a suivi la filière du mouvement juniors du CP Berne jusqu’à 16 ans avant de changer d’horizon : « C’était pratiquement impossible de jouer en première équipe à cette époque-là puisque Tosio aurait même conservé son statut de numéro 1 avec une jambe cassée. Donc si un jeune avait envie de faire du chemin, il devait aller voir ailleurs, ce que j’ai fait. » Avant de devenir entraîneur des gardiens de la première équipe du HC Bienne, Marco Streit a d’abord exercé cette fonction au sein du mouvement juniors du club seelandais durant deux ans alors qu’il occupait, en parallèle, le poste de gardien No 2 derrière Reto Berra. Aujourd’hui, il cumule la fonction d’entraîneur des gardiens de la première équipe et du mouvement juniors à 80 %, le 20 % restant étant consacré à une autre passion : la peinture de casque de gardien personnalisé.
Ne pas tirer un trait sur le titre
On ne peut raisonnablement pas s’entretenir avec Marco Sreit sans lui demander son avis sur la différence de style entre les deux gardiens du HC Bienne, Säteri et van Pottelberghe : « Harri est rapide et excelle dans la lisibilité du jeu alors que Jochen se sent très à l’aise avec sa canne pour jouer avec la rondelle. Leurs styles ne sont donc pas comparables, mais ils ont les deux un très bon caractère. Le départ annoncé de van Pottelberghe pour Lugano pourrait-il le desservir dans le duel qui l’oppose à Säteri ? Non, ça ne change strictement rien. Pour l’instant, c’est le gardien Finlandais qui joue le plus, mais la vérité d’un jour n’est pas forcément celle du lendemain.» Marco Streit relativise également les résultats mi-figue mi-raisin du HCB jusqu’ici et rappelle que « l’essentiel réside dans une participation aux play-off. Après, tout est possible, même l’obtention du sacre tant attendu. » On dit souvent qu’il faut être solitaire et « particulier » pour occuper le poste de gardien. Marco Streit démonte cette idée préconçue : « J’ai connu des gardiens ouverts et rigolos et d’autres calmes et réservés. C’est exactement la même chose chez les joueurs. Il n’y a donc aucune raison de vouloir coller une étiquette aux gardiens. » Notre interlocuteur refuse également de défendre la théorie prétextant que la taille d’un gardien est déterminante : « Petit ou grand, frisé ou chauve, tu dois être bon ! » Moralité : il ne faut pas trop se fier aux discussions de bistrot…
Olivier Odiet