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Samy et Kaya : couple détonnant

Edition N°10 – 17 mars 2021

Depuis leur rencontre en octobre dernier Samy et Kaya sont inséparables. (photos Claudine Assad)

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Samy a adopté Kaya, une jolie petite chienne croisée : pelage noir et blanc, grandes oreilles pointues et de l’affection à revendre. Pourtant, quand on les croise en promenade, c’est d’abord Samy que l’on remarque. Baraqué, tatoué de la tête aux pieds, il ne passe pas inaperçu. Comment s’est formé ce couple improbable ?

Abandonnée dans un cimetière en Bulgarie

« L’automne dernier, j’ai contacté le refuge des 4 Vents, aux Rangiers, pour leur proposer d’aller promener un chien », raconte Samy. Des toutous, il y en a beaucoup, mais quand il arrive, l’un d’eux s’approche de lui et pose sa tête sur ses genoux. C’est Kaya, une petite chienne de 5 ans, recueillie en Bulgarie et dont la première adoptante en Suisse vient de décéder. « J’ai tout de suite senti le courant passer », confie-t-il. Et les voici partis en promenade. Elle est douce et obéissante et surtout tellement affectueuse ! « A la base, je n’étais pas venu pour adopter. Juste pour une promenade. » Il demande pourtant s’il est possible de garder Kaya pour le week-end. Tout se passe impeccablement bien. Il prolonge encore l’essai de quelques jours. Puis il craque et demande à l’adopter. Curieux de connaître son histoire, Samy contacte le refuge de Bulgarie qui a recueilli Kaya. Il apprend que sa petite protégée a été abandonnée dans un cimetière avec une portée de cinq chiots. Ils sont tous en triste état. La mère survit, mais ses petits, trop faibles, ne peuvent pas être sauvés. On lui apprend aussi que Kaya n’était pas sauvage et semblait avoir déjà été domestiquée avant d’être recueillie par le refuge.

Un lien particulier

Aujourd’hui, Samy ne peut plus vivre sans son chien : « Mon amie, qui adore aussi Kaya (et c’est réciproque) m’a proposé de la prendre chez elle quelques jours. Cela a été très dur. J’ai réalisé que j’ai énormément de mal à m’en séparer », confie-t-il. Pourtant, il n’était pas complètement seul dans son appartement. Lily, son gecko tropical à crête, était là pour lui tenir compagnie : « Quand je la regarde, cela m’apaise. » Mais bien sûr, difficile de comparer la relation que l’on établit avec un reptile avec celle que l’on établit avec un chien qui nous accueille toujours avec joie, que l’on promène tous les jours et avec qui l’on part en randonnée. Et puis, Samy en est persuadé, il y a quelque chose de plus entre lui et Kaya : « Elle est arrivée en Suisse le 15 juin. Et c’est le 15 juin que mon père est décédé. Ce n’est sûrement pas par hasard. »

Modèle pour un tatoueur parisien

Son père est aussi, indirectement, à l’origine de ses nombreux tatouages : « Après son décès, j’ai voulu me faire tatouer une rose avec des ailes pour me rappeler de lui », explique-t-il. Après de nombreuses visites dans divers salons, il tombe sur un jeune tatoueur parisien qui comprend immédiatement ce qu’il a en tête et l’exécute avec brio. De fil en aiguille, Samy devient son modèle. Après la nuque, le cou, les bras et les jambes, il décide même de se faire tatouer le crâne, qui est pourtant une partie du corps très sensible : « C’est vrai, c’est douloureux. Mais quand on a commencé, c’est difficile de s’arrêter. »

Il assume totalement son look mais tient à préciser que contrairement aux idées reçues, tatouage n’est pas synonyme de défonce : « Je ne fume pas, même pas des cigarettes. » Et comment réagissent les gens en général ? « La plupart des réactions sont positives, même de la part des personnes âgées. On me fait beaucoup de compliments sur mes tatouages. » Aujourd’hui, Samy rêve de se faire tatouer un dessin qui évoque son histoire avec Kaya : « Il me reste
encore de la place sur le torse et dans le dos. » 

Claudine Assad

 

Depuis leur rencontre en octobre dernier Samy et Kaya sont inséparables. (photos Claudine Assad)