Maire de Valbirse depuis janvier 2019, Jacques-Henri Jufer (Liste libre) carbure à la motivation. « Le jour où la flamme ne brûlera plus, je ne me forcerai pas à rester en place », confie-t-il. Financier dans l’âme, il rappelle que l’argent reste le nerf de la guerre d’une commune et verrait d’un bon œil un gain de l’EuroMillions tomber dans l’escarcelle d’un-e citoyen-ne de Valbirse. Histoire de mettre un peu de beurre dans les épinards…
Développer, c’est bien, mais pas à n’importe quel prix. Telle est la devise du maire de Valbirse Jacques-Henri Jufer, qui tient les cordons de la bourse avec la rigueur qui le caractérise. Lorsqu’on lui demande le vœu qu’il formulerait s’il était doté d’une baguette magique, sa réponse fuse : « Je souhaiterais qu’un-e citoyen-ne de Valbirse gagne à l’EuroMillions. Cela laisserait quelque chose de conséquent à la commune et nous pourrions ainsi gommer certaines frustrations. Vous savez, ce n’est pas toujours évident d’assurer la gestion d’une commune. Certains projets se retrouvent en concurrence et notre seul choix, c’est de fixer des priorités, ce qui peut parfois générer de l’incompréhension au sein de la population. Cela dit, Valbirse se trouve actuellement dans une bonne dynamique. Nous offrons des prestations intéressantes à toutes les tranches d’âge de la population. » Depuis son arrivée à la tête de la commune de Valbirse, Jacques-Henri Jufer est particulièrement fier d’avoir pu solutionner un dossier épineux : la piscine de l’Orval, désormais gérée par une société anonyme. Initié il y a une dizaine d’années, ce projet a trouvé de nombreux obstacles sur son chemin et sa concrétisation représente un grand soulagement : « J’ai pris mon bâton de pèlerin pour faire avancer ce dossier et les excellents contacts tissés avec mes collègues maires des communes concernées ont finalement pesé lourd dans la balance. » Un autre dossier tient particulièrement à cœur de Jacques-Henri Jufer, c’est le projet de promenade balisée, conduit par la société d’embellissement : « Prévu sur le terrain bâti, le parcours de base s’étendra sur une distance de 5,8 kilomètres à travers les villages de Bévilard, Malleray et Pontenet. L’extension du parcours (3,4 km) offrira un horizon plus large aux promeneurs qui pourront ainsi définir leur itinéraire. Ce projet occasionne très peu de dépenses, ces dernières devant uniquement être consacrées à des panneaux (signalisation/didactiques). « La commune a tellement de dossiers à traiter qu’il est nécessaire de procéder par étape. Ce projet de promenade balisée est actuellement en veilleuse, mais n’allez surtout pas croire qu’il est enterré. En tant qu’ancien président de la société d’embellissement, j’en suis un ardent défenseur. Sa mise en place est très importante dans la mesure où le fait de pouvoir découvrir les attraits de la commune en se baladant va favoriser les rencontres et les échanges. »
Une commune qui bouge !
Durant cette législature 2019-2022, le Conseil communal de Valbirse croule sous la matière. On pense bien sûr au Plan d’aménagement local (PAL) qui est actuellement en consultation auprès de l’OACOT pour approbation, mais également à des dossiers moins volumineux comme la rénovation du bâtiment des travaux publics et des sapeurs-pompiers, à la rue Chemenay. Trop à l’étroit dans ses locaux, l’administration profite du départ de la banque Raiffeisen pour procéder à un nouvel aménagement qui devrait voir le jour au début de l’année 2022. Selon Jacques-Henri Jufer, le plus grand dossier de la commune reste indiscutablement celui des écoles. Il faut rappeler que dans sa dernière séance, le législatif avait refusé d’accorder un crédit-cadre de près de 20 millions relatif aux infrastructures, soit la construction d’un nouveau bâtiment à Malleray pour le cycle 1, la rénovation du collège de Bévilard pour le cycle 2 ainsi que celui de Malleray pour abriter l’EJC. Ce n’est pas le projet en lui-même qui a été remis en cause par les membres du Conseil général, mais son coût, estimé beaucoup trop élevé. La balle est donc revenue dans le camp du Conseil communal, appelé à proposer une nouvelle mouture moins coûteuse, mais conservant les critères du projet retenu, dans les plus brefs délais. « Ce refus quasi-unanime du Conseil général a le mérite de la clarté », signale le maire de Valbirse. « Nous recevons ainsi un message limpide, ce qui nous permet de savoir dans quelle direction s’orienter. Dans d’autres dossiers, la situation est parfois plus opaque. Nous n’arrivons pas toujours à percevoir dans quel proportion la majorité s’est prononcée, les avis tranchés étant encore une denrée rare au sein du législatif de Valbirse. Je préférerais assister à des débats plus animés sans pour autant verser dans des discussions houleuses, bien sûr. Cette timidité est sans doute propre à la mentalité de la Vallée. Cela dit, je reconnais que les membres du législatif sont pleinement investis dans leur mission, c’est une évidence. »
Jacques-Henri Jufer relève que le Conseil communal de Valbirse est composé de sept membres au caractère bien trempé : « L’ambiance est tout sauf platonique ! » s’exclame-t-il. « Toutes les séances sont très vivantes, mais les décisions sont prises dans le respect des opinions de chacun. Il existe un mélange de compétences très intéressant. La composition féminine est assurée par Joëlle Braun-Monnerat et Nadine Graber. Je ne suis pas favorable aux quotas, mais il serait vraiment regrettable d’avoir un exécutif formé d’un seul genre sachant que les sensibilités et l’approche des dossiers sont différentes. Cette mixité est très enrichissante. »
Lutter contre l’isolement social de la personne âgée
Constituée ce mercredi 18 août en remplacement de la sortie des aînés, annulée pour la deuxième année consécutive, l’AGAVE (Association du Groupement des Aînés de Valbirse et Environs) a pour objectif de lutter contre l’isolement social de la personne âgée par la mise en place de différentes activités (jeux, lecture, jass, chant, danse, gym douce, etc.). AGAVE-info, le bulletin de et pour les aînés, traduit à merveille l’engouement suscité par cette association évidemment appuyée par la commune de Valbirse à différents égards. Les contacts entre générations sont également favorisés par les autorités de Valbirse. La Commission non permanente « Bien vivre à Valbirse » planche sur différentes idées avec l’envie de rapprocher les citoyens au maximum dans chacune des réflexions qui s’opèrent.
Domaine des constructions : pas assez pointilleux avant !
Interrogé au sujet des voix qui s’élèvent contre certaines décisions de la commune de Valbirse jugées trop pointilleuses, notamment au niveau des constructions, par exemple, Jacques-Henri Jufer reste imperturbable : « Nous ne sommes pas trop pointilleux maintenant, mais nous ne l’étions pas assez avant », explique-t-il. « Non seulement on n’invente rien, mais il n’y a pas d’excès de zèle non plus. Nous ne faisons qu’appliquer les ordonnances et les lois émanant de la Confédération et du canton. » Sachant que chaque entretien avec un maire ou un membre de l’Exécutif dans ces colonnes s’accompagne toujours d’une photo, nous avons convié Jacques-Henri Jufer au Parc ornithologique de Bévilard, qui a récemment fait l’objet de travaux de nettoyage, désencombrement de matériel et de remise en état des toits et des enclos. La gestion du parc incombe à la Commune mixte, qui collabore avec la Bourgeoisie de Bévilard (propriétaire du terrain). Sur les lieux, le maire de Valbirse s’est prêté à différentes mises en scène avec une grande disponibilité malgré un emploi du temps harassant. On ne peut que le remercier pour son sens de la courtoisie plutôt bien aiguisé.
Olivier Odiet
Portrait express
Nom : Jufer
Prénom : Jacques-Henri
Date de naissance : 30 avril 1973
Domicile : Bévilard
Etat civil : marié, 3 enfants
Profession : administrateur des finances
Films préférés : Gladiator, Les 2 Alfred
Série télévisée favorite : Kaamelott
Plat préféré : toutes les variétés de pâtes
Loisirs : famille, vélo, marche
Traits de caractère : consensuel, déterminé, positif
Qui fait quoi ?
Conseil communal de Valbirse
Jacques-Henri Jufer (maire) : finances, police locale et promotion économique
Joëlle Braun Monnerat (vice-maire) : affaires sociales
Nadine Graber : infrastructures, bâtiments, sapeurs-pompiers
et protection civile
Stève Blaesi : eau potable et évacuation des eaux, forêts et pâturages
Ismaël Mohni : services techniques et entretien des routes
Pierre-Michel Raetzo : écoles, culture et sport
André Rothenbühler : aménagement du territoire, urbanisme,
environnement, énergie et transports