Politique, Portraits

« Stressée de vouloir bien faire ! »

Edition N°17 – 1er mai 2024

Julie Bouchat : « Si tout le monde attend d’avoir atteint la cinquantaine avant de franchir le pas des instances politiques, on se dirige vers un déséquilibre des âges qui n’est pas forcément souhaitable. » (photo oo)

Julie Bouchat-Barth (37 ans) est en quelque sorte l’incarnation de la bonté. A la fois fonceuse et bienveillante, cette collaboratrice scientifique au Service de l’action sociale du canton du Jura voit toujours le verre à moitié plein, la positivité étant clairement sa compagne de route. C’est donc avec sa jovialité légendaire qu’elle nous a ouvert les portes de sa maison, à Bévilard, sans jamais pratiquer la langue de bois. Elle ne goûte pas à la politique pour épater la galerie, mais tout simplement pour contribuer au développement de sa commune d’adoption en y mettant de l’énergie, de la volonté et de la détermination. 

Ascension fulgurante 

Sa première incursion en politique est encore toute fraîche puisqu’elle remonte à 2023 avec son entrée au Conseil général de Valbirse. Un début marquant puisque Julie a directement accédé à la vice-présidence. Une excellente manière de prendre de la bouteille avant le grand saut. On pense bien sûr à son accession à la présidence cette année. Mais dans quel état d’esprit a-t-elle appréhendé sa première séance ? « J’étais stressée de vouloir bien faire ! » s’exclame-t-elle. « Le plus difficile dans cet exercice, c’est de savoir si on adopte le bon rythme dans la mesure où aucun retour ne nous parvient pendant la séance. Du coup, je ne savais pas si j’étais dans le juste ou dans le faux. Mais bon, je n’ai pas le sentiment d’avoir commis une grosse bourde », explique-t-elle. « Le fait de ne pas disposer d’un grand bagage politique m’oblige à rester très concentrée et à me montrer proactive. Je ne suis donc pas encore assez aguerrie pour me permettre de relâcher la pression en pensant à autre chose. Chacune des séances du Conseil général est préparée avec le secrétaire communal Thierry Lenweiter son adjoint Michael Bassin. Tous les scénarios doivent être envisagés pour que je ne me retrouve pas dans une position inconfortable lors des débats. »

L’école, encore et toujours !

Maman de deux enfants en bas âge, Julie Bouchat aurait pu reporter son entrée en politique en évoquant cet état de fait, mais c’est justement dans l’optique d’être la représentante des familles qu’elle a décidé de se lancer. « Si tout le monde attend d’avoir atteint la cinquantaine avant de franchir le pas des instances politiques, on se dirige vers un déséquilibre des âges qui n’est pas forcément souhaitable », glisse-t-elle subtilement. Lorsqu’on lui demande l’usage qu’elle ferait d’une baguette magique en faveur de la commune de Valbirse, sa cible est ajustée sans l’ombre d’une hésitation : « Je souhaiterais réaliser, sans augmentation de la quotité d’impôt, une école digne de ce nom dans laquelle les élèves et les membres du corps enseignant pourraient travailler dans des conditions optimales. »   

Animée d’un esprit d’ouverture exemplaire, Julie Bouchat ne garde aucune amertume de la désillusion essuyée lors de l’élection complémentaire du 22 octobre dernier au Conseil communal de Valbirse qui a vu Cédric Berberat récolter 549 voix contre 491 à la candidate d’Horizon Solidaire Valbirse : « En briguant le siège laissé vacant par Pierre-Michel Raetzo, je souhaitais avant tout que la population puisse se prononcer sur deux candidatures. Sincèrement, je ne pensais pas réaliser un si bon score. J’ai donc accepté ce résultat sans éprouver la moindre frustration. »

« A Valbirse, on a tout ! »

Après avoir été domiciliée à Courtételle et Moutier, Julie Bouchat a déménagé à Bévilard en 2016. Un choix qui n’a pas été opéré par hasard : « Lorsqu’on cherche à s’établir quelque part, il est clair qu’on prend naturellement en compte la qualité de vie d’une localité. A Valbirse, on a tout. Non seulement tous les degrés scolaires sont représentés mais, en plus, la commune est très bien dotée en matière d’infrastructures avec une piscine couverte, un stade de foot, un tennis, un terrain de vélo trial, un bikepark, un cinéma et même un parc animalier. C’est juste génial ! » En guise de conclusion, nous avons demandé à Julie Bouchat si l’éventualité de la voir s’engager en politique à un autre échelon que celui de la commune lui effleurait l’esprit : « Vous savez, je n’ai pas du tout planifié un plan de carrière politique. Pour l’instant, le fait de jouer sur trois tableaux, soit mon activité professionnelle à 60 %, ma vie de famille et le Conseil général représente déjà un emploi du temps suffisamment chargé pour que je prétende à autre chose. »   

Olivier Odiet

Julie Bouchat : « Si tout le monde attend d’avoir atteint la cinquantaine avant de franchir le pas des instances politiques, on se dirige vers un déséquilibre des âges qui n’est pas forcément souhaitable. » (photo oo)