Sport

Tout ne se joue pas sur la glace

Edition N°6 - 13 février 2019

De gauche à droite : Thomas Zamboni, Hans Wieszinski et Pascal Stoller. (photo oo)

Au HC Bienne, le professionnalisme des travailleurs de l’ombre est étroitement lié avec les performances des joueurs. Coup de projecteur sur la préparation d’avant-saison et le matériel mis à la disposition de la première équipe, équipement compris.   

Entre vélo, golf et canoë. Au HC Bienne, la préparation physique d’avant-saison de la première équipe est assurée par Willi Kaufmann et Thomas Zamboni. Les entraînements commencent au mois d’avril pour se terminer la 1re semaine d’août. Le programme est particulièrement varié. La force,  l’endurance et la vitesse prennent certes une place importante dans le planning élaboré par ce duo très complémentaire, mais d’autres disciplines comme le vélo, le golf, le canoë, les techniques de self-défense ou le football viennent encore se greffer sur cette palette d’activités très diversifiée. « Lors d’une préparation d’été, on cherche à pratiquer tout ce qui peut aider le joueur de hockey d’une part, et la personnalité, d’autre part », explique Thomas Zamboni. « Le plus difficile dans notre job, c’est de trouver le bon équilibre. Il faut certes être sérieux et strict, mais les joueurs ont également besoin de moments plus cool pour garder un certain plaisir aux séances d’entraînements. » Et le responsable vidéo d’enchaîner : « La saison est très longue et c’est aussi notre travail de ne pas griller les joueurs avant même le début de la compétition. Je pense qu’ils possèdent une excellente condition physique, mais on peut toujours faire mieux. Vous savez, il n’est jamais possible d’être au top toute la saison. Il y a toujours une baisse de régime. L’important, c’est d’essayer de la rendre la plus courte possible. » La nutrition, c’est aussi l’affaire de Thomas Zamboni. En effet, c’est lui qui donne les instructions à l’équipe de cuisine sur le choix des aliments pour les joueurs de l’équipe fanion. Cette saison, la viande est au menu de tous les joueurs puisqu’on ne dénombre aucun végétarien en 1re équipe. « Lorsque nous jouons à domicile le vendredi soir, les joueurs mangent dans le vestiaire. Le samedi, c’est différent. Ils peuvent rejoindre leur famille au restaurant après le match pour décompresser et échanger en parlant d’autre chose que de hockey. Cette nouveauté a été instaurée la saison dernière et elle donne entière satisfaction. »

Protégé de la tête aux pieds. Lors de notre incursion dans les travées de la Tissot Arena, Pascal Stoller, chef matériel du HC Bienne et son adjoint Hans Wieszinski ont abandonné leur travail quelques minutes pour se prêter au jeu de l’interview avec une grande amabilité. Notre visite a commencé dans le local de l’aiguisage des patins où notre regard fut immédiatement attiré par l’imposante machine Blackstone. Passionné par son job, Hans Wieszinski a aiguisé notre curiosité en donnant des précisions sur l’affûtage des patins qui s’effectue  sur une échelle de 1 à 12. Le chiffre 1 correspond à un aiguisage très creux souvent utilisé par les gardiens pour bien accrocher à la glace. Plus vous montez sur cette échelle et plus l’affûtage s’adaptera aux joueurs rapides. Nous avons également appris que le système «clic » a pour avantage de changer les lames des patins plus rapidement. Révolue, l’époque où l’on devait ouvrir des vis pour changer de lames. Il n’y a pas qu’en Formule 1 qu’on cherche à gagner du temps… La sécurité des joueurs est évidemment primordiale et le matériel de protection s’étale de la tête au pied. Casque, protège-dents, plastron, coudières, culotte, coquilles, fessiers, jambières, patins et crosse : il faut pratiquement un quart d’heure à un joueur pour s’habiller. Lors d’un match à l’extérieur de la première équipe, le HC Bienne se déplace avec le bus des joueurs et un deuxième bus pour le matériel dont le poids total s’élève à 1300 kilos. Machine d’aiguisage, tables de massage, maillots, linges, casques, glace, boissons, matériel de réserve : le chef matériel doit faire attention de ne rien oublier. Et les cannes, nous direz-vous ? Elles sont véhiculées par le bus des joueurs. Dans les locaux de la Tissot Arena, à côté de l’espace réservé à l’aiguisage des patins, on découvre des machines à laver le linge, des machines à coudre pour rafistoler des maillots abîmés et divers objets comme des tapis de stretching pour l’échauffement ainsi que le ballon de foot qui sert à se mettre en condition avant le match. On terminera par cette phrase de Pascal Stoller : « Il arrive parfois que ma journée commence à 9 h pour se terminer à 3 h le lendemain matin, lors d’un long déplacement, par exemple. » Quand on aime, on ne compte pas…

Olivier Odiet

De gauche à droite : Thomas Zamboni, Hans Wieszinski et Pascal Stoller. (photo oo)