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Un face-à-face empreint de fairplay

Edition N°34 – 21 septembre 2022

Jacques-Henri Jufer : « Mentalement, je suis préparé à une défaite. Mais ce serait une déception, car quand on aime faire du sport, on n’aime pas perdre. » (photos rke)

Jacques-Henri Jufer, maire sortant et candidat indépendant à sa propre succession, combattra sa fonction face à Pierre-Michel Raetzo du nouveau groupement politique « Horizon solidaire Valbirse ». Tous deux répondent avec enthousiasme, conviction, mais aussi fairplay, au jeu des questions-réponses. 

Né le 21 avril 1961 à Valbirse, Pierre-Michel Raetzo y a toujours vécu et se présente pour la première fois à la mairie sous l’étiquette de son nouveau groupement politique « Horizon solidaire Valbirse ».

Né le 30 avril 1973 à Moutier, Jacques-Henri Jufer est un enfant du Cornet et vit à Valbirse depuis 1997 où il est maire de la commune depuis le début de la législature en cours. Il s’y présente sous l’étiquette d’indépendant. 

– Qu’est-ce qui vous motive dans la fonction de maire de Valbirse ?

– Pierre-Michel Raetzo : C’est un pas supplémentaire par rapport à ce que je vis au Conseil communal. Ce qui m’intéresse, c’est l’implication globale de l’ensemble des paramètres d’une commune. Puis je suis intéressé à tout ce qui est en lien avec la gestion du personnel, de l’administration. De voir tout ça par le haut, c’est passionnant.

– Jacques-Henri Jufer : J’ai toujours le feu sacré et l’envie de m’engager pour cette commune. Par mes connaissances et mon expérience, je peux encore amener un plus, car j’ai une très bonne vue d’ensemble des dossiers. Cela me permet aussi d’être plus rapide pour les comprendre et les traiter.

– Trois mots-clés qui vous définissent comme maire ?

– PMR : Le pragmatisme, puis la proactivité et enfin la proximité. Ma nature instinctive et mon caractère spontané me permettent de réagir vite. Sans oublier la proximité : je suis toujours disponible et je veux le rester.

– JHJ : L’équité et l’égalité de traitement. Peu importe qui s’adresse à moi, je traite tout le monde sur un d’égalité. Puis la loyauté. J’attends de moi d’être franc avec les gens, de dire les choses, de ne pas tourner autour du pot, même si parfois cela blesse. J’attends aussi qu’on le soit avec moi. Je mise également sur l’engagement pour la collectivité, pour les gens qui ont besoin d’aide, de soutien.

– Si vous êtes élu ou réélu, citez trois axes principaux que vous allez faire avancer ?

– PMR : D’abord l’orientation citoyenne, tant pour le personnel communal que les élus. Et pas seulement en mots. Puis je veux bien comprendre et gérer correctement l’aspect financier. On sait que c’est un problème. Avoir une vision financière à moyen et long terme. Enfin, continuer d’apporter à Valbirse tout l’aspect culturel, sportif, social et médical, qu’on aboutisse à la réalisation du Médicentre.

– JHJ : Etre clair et avoir de la cohérence au niveau des finances. On entend beaucoup dire qu’à Valbirse les finances, ce n’est pas le top. Je veux qu’on définisse des axes, des priorités et des standards. Qu’on adapte nos trains de vie par rapport à nos revenus. A l’avenir, les écoles ont aussi besoin d’être rénovées. De plus, il faut s’assurer du sort du site de l’usine Helios qui va se déplacer à Court et dont les locaux seront vides. Je veux créer un groupe de travail composé de personnes avec des compétences pluridisciplinaires pour élaborer ce qu’on doit entreprendre au mieux. 

– Quelle est votre préoccupation principale pour diriger une mairie ou la rediriger ? 

– PMR : Il faut véritablement qu’on travaille sur les aspects économiques, sociétaux, sociaux. Qu’on soit à proximité des sociétés et que les citoyens se sentent épaulés.

– JHJ : Créer une bonne collégialité, une bonne ambiance au niveau du Conseil. Le maire est « primus inter pares » (Le premier parmi ses paires). En cas d’égalité de vote au sein du Conseil, c’est la voix du maire qui tranche. Le maire est le chef d’orchestre.

– Que pourriez-vous améliorer une fois en fonction ou à nouveau en fonction ?

– PMR : D’abord, je veux entamer cette fonction. L’appréhender, la comprendre et la vivre. Puis amener quelque chose avec le Conseil, savoir en écouter les attentes.

– JHJ : Chercher et m’entourer davantage d’appuis et de compétences en fonction des dossiers.

– Que ferez-vous si vous n’êtes pas élu ou réélu ?

PMR : (Rires !) Dans ce cas, j’aurai moins de travail qu’aujourd’hui, car le Conseil me prend déjà beaucoup de temps. Je vais alors me consacrer davantage à Prélude, puis à ma famille et à moi-même. Ayant subi un cancer, j’aimerais mettre en place un endroit de partage et d’échanges avec des personnes concernées par cette maladie. J’ai un grand atelier chez moi que je mettrais à disposition le cas échélant. Ce ne serait pas une antenne, mais un groupe de soutien. D’ailleurs, même élu, pourquoi ne pas mettre en place ce genre de groupes avec une impulsion communale ?

– JHJ : Mon histoire avec Valbirse s’arrêtera. Je ne suis candidat ni au Conseil général ni au Conseil communal. Du coup, j’aurai mille heures de plus à disposition par an, pour moi. Mentalement, je suis préparé à une défaite. Mais ce serait une déception, car quand on aime faire du sport, on n’aime pas perdre. Cependant, j’arriverai facilement à me motiver. Je fais du vélo de course et du VTT et je suis quelqu’un qui ne tient pas en place.

– Un souhait ?

– PMR : Quel que soit le choix des électeurs, qu’on ait, les quatre prochaines années, une commune qui donne satisfaction à la population. Que tout le monde ait la santé et ça… c’est important !

– JHJ : Que toute la population aille voter et peu importe pour qui. Le pire, c’est l’abstentionnisme. Le vote est un droit, profitez-en ! En tout, on est septante candidats en lice, soit soixante-neuf pour le Conseil général, dont huit prétendants pour le Conseil communal. Il y a le choix ! 

Propos recueillis
par Roland J. Keller

 

Jacques-Henri Jufer : « Mentalement, je suis préparé à une défaite. Mais ce serait une déception, car quand on aime faire du sport, on n’aime pas perdre. » (photos rke)