Grâce à des fonds des cantons du Jura et de Berne, ainsi que de la Direction du développement et de la coopération (DDC) via la Fédération interjurassienne de coopération et de développement (FICD), l’Institut Agricole d’Obala (IAO), au Cameroun a inauguré le vendredi 7 mai un nouveau bâtiment scolaire composé de douze classes d’une capacité de 600 places. Ce nouvel outil va permettre à l’IAO de renforcer sa mission et lui permettre d’accueillir dans de bonnes conditions les 1’500 élèves, jeunes agriculteurs-trices et étudiants-es en agronomie qui y suivent des formations.
Depuis 2003, grâce à la coopération avec le canton du Jura, l’IAO a acquis plusieurs infrastructures (bloc pédagogique, ferme d’application, équipements) et formé plus de 2’000 diplômé-e-s, dont plus de la moitié s’auto-emploie, tandis que les autres ont trouvé des emplois chez des particuliers ou dans la fonction publique.
Actuellement, la principale difficulté à laquelle est confronté l’établissement est liée à la gestion de la demande trop forte des familles qui veulent voir leurs enfants formés à l’IAO. L’école a donc besoin d’infrastructures d’accueil supplémentaires pour assurer la qualité de la formation et répondre à toutes les sollicitations.
L’IAO s’est positionné comme le principal centre de formation agricole au Cameroun, un pays de 26 millions d’habitants, dont plus de la moitié vivent de l’agriculture, qui représente 20 % du PIB. L’école sert de modèle pour la formation et l’installation des agriculteurs au Cameroun et en Afrique centrale, il accueille des étudiants de nombreux pays africains qui y trouvent des conditions idéales pour se former. Un accent particulier est mis sur la pratique et l’entrepreneuriat agricole et l’aide à l’installation des jeunes agriculteurs-trices.
Vers un concours camerounais des produits du terroir
Les nouvelles salles de classes ont été financées par le canton du Jura, le canton de Berne et la DDC, via la FICD, dans le cadre d’un projet porté par la Fondation Rurale Interjurassienne. La dimension internationale de l’IAO intègre également la mise en place d’échanges entre jeunes agriculteurs-trices en formation agricole en Suisse et en Côte d’Ivoire. Il est prévu d’élargir le réseau d’échange, mis en place dans le cadre du projet Carte blanche avec le soutien de Movetia, aux écoles d’agriculture suisses intéressées par cette ouverture à l’Afrique, le responsable de la formation professionnelle agricole de Châteauneuf, Raphaël Gaillard, a confirmé son intérêt.
Des contacts sont en cours avec d’autres écoles d’agriculture en Suisse. Le but de ces échanges est de favoriser la culture de l’entrepreneuriat agricole dans un contexte international. Il est également prévu de favoriser la mobilité des enseignants. L’IAO se positionne aussi dans la promotion des produits du terroir et a organisé à cette fin un atelier portant sur le renforcement des indications géographiques (IG) au Cameroun, basé sur les expériences réalisées avec le poivre de Penja et le miel blanc d’Okou. Le directeur des AOP-IGP suisses Alain Farine a animé cet atelier en tant que représentant de l’ONG OriGIn qui promeut les IG au niveau international. Le Conseil d’administration de l’IAO a aussi déclaré vouloir organiser le premier concours camerounais des produits du terroir en 2022. La collaboration avec le Centre Suisse de Recherches Scientifiques en Côte d’Ivoire (www.csrs.ch) qui célèbre son 70e anniversaire cette année va également permettre de renforcer les échanges Sud-Sud et Nord-Sud sur les thèmes de la formation agricole et du développement des Indications Géographiques.
(cp-oo)