Actualités

Un sociétaire infatigable et dévoué

Edition N°42 – 16 novembre 2022

Beutchin bon teint, Henri Schwab a traversé les années sans jamais ralentir le rythme de son engagement associatif. (photo oo)

Né en 1951, Henri Schwab n’a jamais quitté la maison familiale baptisée Le Moulin, à Perrefitte. Son implication exemplaire au sein des sociétés locales depuis plusieurs décennies est tellement intense qu’on peut légitimement se demander où il va puiser toute cette énergie. Qu’il parle de foot, de fanfare, de théâtre ou de ski, chacune de ses anecdotes se savoure avec délectation. Retour sur une époque épique qui ne laissera pas les nostalgiques de marbre.

Bien qu’il ne soit pas issu d’une famille paysanne, son père étant faiseur d’étampes, Henri Schwab a souvent baigné dans le milieu de l’agriculture dans sa jeunesse en donnant de précieux et nombreux coups de main à l’écurie ou aux champs après l’école. « A l’époque, il n’y avait pas de mécanisation, tout se faisait avec les chevaux », relève-t-il. Seul garçon d’une famille de cinq enfants, Henri Schwab a orienté sa carrière professionnelle dans le domaine de l’industrie via un apprentissage de mécanicien à la Bechler. Il garde d’ailleurs un excellent souvenir de sa sortie d’apprentissage qui lui a permis de prendre l’avion pour la première fois à destination de Londres. « Lorsque je suis rentré, Achille Mérillat, mon voisin, m’a mitraillé de questions. Il faut dire que dans le village, il n’y a pas dix habitants qui avaient goûté à ce privilège. » 

Viré comme un malpropre à trois ans de la retraite

Ce mécanicien-réparateur consciencieux des usines Bechler et Tornos n’a pas échappé aux affres du licenciement, en 2012, trois ans seulement avant l’âge de la retraite. « On m’a viré comme un malpropre en reconnaissance des services rendus pendant plusieurs décennies », glisse-t-il non sans dissimuler une certaine amertume. « J’ai eu la chance de retrouver de l’embauche au sein de l’usine Schaublin grâce à Rolf Muster, qui m’a offert cette opportunité. Après avoir travaillé dans le secteur de la réparation, durant un an et demi, j’ai fini ma carrière professionnelle en m’occupant d’un prototype, un véritable bijou sur lequel je travaillais avec des gants blancs. » Toujours mieux que de broyer du noir au chômage… 

Acteur phare de la troupe de la fanfare

Positif et optimiste de nature, Henri Schwab est plutôt du genre à voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Il apporte sa pierre à l’édifice dans les sociétés locales avec une bonne humeur contagieuse. Son humour éclate également au grand jour au sein de la troupe de théâtre de la fanfare réactivée en 2008 après avoir été mise en veilleuse durant quelques années. Henri Schwab est toujours un sociétaire très actif au Ski-Club Perrefite. Il s’illustre notamment dans le cadre du traditionnel jass organisé au chalet situé à Moron en concoctant un excellent repas. Parmi les souvenirs d’enfance qui l’ont marqué, on retiendra le goudronnage de la route cantonale Perrefitte – Les Ecorcheresses en 1959 : « C’est une entreprise de Studen qui posait le macadam et les enfants du village en profitaient pour faire des tours en camion. » Un autre moment fort du passé reste toujours gravé dans sa mémoire : les parties de luge en bas la route des Ecorcheresses depuis le début du plat jusqu’au restaurant de l’Etoile : « Excepté le car postal et les autos de deux familles, aucun véhicule ne passait par-là. Nous avons partagé de vrais moments de bonheur ! » Le foot représente également une part importante de la vie sportive d’Henri Schwab qui occupait le poste de gardien de but. « Je me souviens d’avoir vu le ballon filer entre mes jambes à un tournoi à six à Couvet en demi-finale. » Cette anecdote dégage d’autant plus de saveur que le buteur n’était autre que l’Imérien Daniel Jeandupeux, sélectionneur de la Nati entre janvier 1981 et mai 1986. 

Trois séances de loto par dimanche

Depuis toujours domicilié dans la maison familiale Le Moulin qu’il a rachetée en 1975, Henri Schwab se souvient qu’à l’époque de sa jeunesse, le village de Perrefitte recensait un moulin, une forge, une scierie, deux restaurants, une boucherie, une boulangerie, deux épiceries et une mercerie. La vie associative battait alors son plein et le dimanche, les lotos alimentaient les caisses des sociétés qui organisaient une séance apéro avec des tourtes comme prix le matin, une deuxième l’après-midi et une dernière à 20 h. En juin 1968, Perrefitte a accueilli les journées musicales avec un grand cortège et un superbe gala animé par la star de l’époque Arlette Zola dans la volumineuse halle-cantine érigée pour l’occasion. Marié, père de deux enfants et grand-père à trois reprises, Henri Schwab coule une retraite active dans le village paisible de Perrefitte situé au cœur d’une nature généreuse et serré entre le Moron et la Montagne de Moutier pour reprendre l’expression qui figure sur le site internet de la commune richement habillé. 

Olivier Odiet  

Beutchin bon teint, Henri Schwab a traversé les années sans jamais ralentir le rythme de son engagement associatif. (photo oo)