Après douze expositions, l’association « Monde de la crèche, Crèches du monde » attire toujours plus de visiteurs des quatre coins de la Suisse et même au-delà. Mêlant magie des fêtes, multiculturalisme et œcuménisme, le responsable Giovanni Resta et ses plus de 400 crèches en stock n’ont pas fini de vous mettre des étoiles plein les yeux.
Depuis toujours passionné par le monde de la crèche, Giovanni Resta accueillait déjà, enfant, ses voisins pour leur faire visiter sa propre représentation de la Nativité. C’est donc tout naturellement que l’idée d’une exposition à plus grande échelle s’est profilée dans son esprit une fois adulte, jusqu’à ce que la première édition voie le jour il y a treize ans. A l’époque, il n’aurait jamais imaginé que le concept prendrait une telle ampleur. En effet, cette année plus que jamais, les groupes de visiteurs venant pour la première fois et « toujours de plus loin » ont représenté environ 80 % de son public, et ce sur un modèle de fréquentation qui reste stable par rapport à l’an dernier.
Interpréter les crèches selon son propre bagage culturel
Grâce aux médias, à internet et au bouche-à-oreille, son association touche de plus en plus de monde, pour son plus grand plaisir : « Ce qui fait notre richesse, c’est que toutes les classes sociales, tous les âges et toutes les confessions peuvent trouver ici quelque chose qui les touche et repartir avec un souvenir qui leur appartient. Chacun doit interpréter les crèches selon son propre bagage culturel. » En effet, Giovanni Resta ne le répètera jamais assez : cette exposition culturelle, l’une des plus importantes d’Europe, est tout à fait laïque. De plus, la diversité tient le haut du pavé : en visitant l’expo, on voyage d’un continent à l’autre. On peut ainsi découvrir l’Afrique ou l’Amérique du Sud en passant par un pays occidental. Rien n’est ordré et c’est bien le but : dans la vraie vie, on vit tous ensemble, alors il est important de ne pas classer les crèches non plus. « On est tous humains, peu importe d’où on vient. On a des cultures différentes, mais on doit se respecter… Et la crèche enseigne cela aux enfants », souligne Giovanni Resta. Et ce n’est pas le seul message que nous transmettent Marie, Joseph et le petit Jésus dans leur étable : « C’est l’histoire d’une mère, d’un père et d’un enfant. Donc, on vient tous d’une crèche ! Et chacun a la sienne qui lui est propre. » C’est ainsi que le promoteur explique le fait que les gens affluent toujours pour voir sa collection, malgré le fait que Noël n’ait plus la même signification ni la même importance qu’autrefois : les crèches parlent à tout le monde.
Au service des autres
Passion, patience et disponibilité : voilà les mots d’ordre que Giovanni Resta et les bénévoles tentent d’appliquer année après année. Car si l’exposition se réinvente à chaque fois grâce à de nouvelles crèches, le cœur de l’association reste le même : être au service des autres, envers et contre tout.
Le président nous confie : « Si j’avais eu peur de la question financière, nous n’en serions pas là aujourd’hui. » Il rit : « Au début, mon épouse m’a dit que j’étais un peu fou. C’est vrai qu’il ne faut pas avoir peur de l’échec pour faire ce que j’ai fait. » Etant passée de la Maison de Œuvres au Forum de l’Arc au fil des années, la traditionnelle expo de crèches de Moutier s’est cette année tenue pour la deuxième fois consécutivement au Pavillon de l’A16, dans le quartier des Laives. Mais l’association recherche toujours un nouveau local, permanent celui-ci, pour réaliser l’un de ses rêves : une exposition de crèches qui s’étendrait sur toute l’année. De quoi rester imprégné des beaux messages de Giovanni Resta en tout temps.
Tamara Makarov