La projection sur grand écran de diapositives de dix photographes, lundi 24 octobre au cinéma Palace de Bévilard, a captivé le public d’une salle obscure quasi remplie. Du chasseur d’images d’oiseaux au globe-trotteur de mosquées, en passant par des photos de l’infiniment petit à l’infiniment grand, le 9e Fest’Images en a projeté pour tous les goûts.
« Je me suis dit, je vais faire de belles images de la population, des portraits. Eh ben, non ! Les Sénégalaises et Sénégalais n’aiment pas être pris en photo. Dès lors, je me suis rabattu sur les oiseaux. » En équilibre les trois quarts de son temps sur une pirogue, appareil en bandoulière, Philippe Charmillot n’a malgré tout pas eu de mal à s’adapter aux conditions d’un Indiana Jones de l’objectif. Pourtant, avec le poids de tout son attirail, le photographe de Rebeuvelier s’est même dispensé d’un trépied. Il a ainsi passé cinq mois et 500 heures d’observation dans le désert de l’ouest africain pour capter le moindre battement d’ailes des volatiles. Au cinéma Palace, il a montré de superbes clichés sur écran géant d’oiseaux aux longs becs et aux multiples couleurs. « Ah, c’est du sport, on loupe une grosse quantité de photos et il faut se lever de bonne heure pour les apercevoir », a-t-il expliqué sur scène devant une salle obscure presque bondée. « Les oiseaux ne sont pas si bêtes, l’après-midi, ils ne bougent pas », souligne-t-il. Comme les Africains, d’ailleurs.
Du fils des saisons au Pérou
« Je n’utilisais pas de trépied non plus. Je posais mon appareil photo sur des sacs de sable dans une jeep dans laquelle je passais de longues heures à attendre les animaux », a souligné Till Clémence. Le jeune homme de La Chaux-de-Fonds, qui a débuté la photo en 2019 au Kenya, a une passion que lui a transmise son père. Il a proposé des images captées au fil des saisons. « C’est l’éveil des sens, de ma curiosité. J’apprends à chaque sortie à mieux appréhender la faune tout en la respectant », s’est-il enthousiasmé. Robert Paillard, lui, aime aussi capturer tout ce qui l’entoure, comme le paysage, la faune, la vie des gens. Mais il a surtout montré le Pérou lors de son périple de 2019, dont le célèbre Machu Picchu et le lac Titicaca.
Les mosquées en mosaïque de Daniel Stoelen
Pour son deuxième Fest’Images, Daniel Stoelen d’Eschert a parlé de l’Iran, pays dans lequel il a voyagé en globe-trotteur en 2016. De somptueuses photos de mosquées construites en mosaïques, surtout celles dudit « vendredi », ainsi que des paysages lunaires où entre une ville et l’autre, c’est le désert.
Le photographe de Bévilard, Yoann Garraux, malade lors de la présentation, a été représenté par sa maman Karine, lequel a apprivoisé les rues de Londres en balade. (Lire La Semaine No 38/page 37).
Sous l’eau et dans les étoiles
La magie des images de Sandra Mattsson de Chaumont lors de son voyage en Norvège, entre fjords et montagnes, a scotché le public sur l’écran. Tout comme celles de Daniel Strub de Fribourg (photos sous l’eau), d’Antoine Gobat du Val-de-Ruz (photos du Spitzberg, île norvégienne), de Nancy Gerber, de Tavannes (montages macros de l’infiniment petit) et de la Société d’astronomie Les Pléiades représentées par Jean-Michel Hirschi et François Hurter (photos d’étoiles et de galaxies lointaines, très lointaines).
Roland J. Keller
Sous le thème « Les ailes de la liberté », Philippe Charmillot organise une exposition de photos à la Salle paroissiale de Rebeuvelier. Elle aura lieu du vendredi 18 novembre – vernissage à 19 h – au dimanche 4 décembre. Avec la participation du taxidermiste Christian Schneiter.