Un simple renvoi d’ascenseur au village de son cœur : c’est dans cet état d’esprit que le conseiller municipal de Court en charge des écoles et de la jeunesse, André Steiner, dit Keke, a décidé de consacrer sa retraite à la collectivité publique. Une expérience d’autant plus enrichissante qu’elle lui permet de découvrir les rouages d’une commune de l’intérieur. La charge de travail est plus conséquente qu’il ne l’imaginait, mais chacune de ses tâches est assumée avec une motivation que la formidable ambiance régnant au sein du Conseil municipal a le don de décupler.
A l’âge de la retraite, il y a deux manières de voir les choses : soit on tire la prise de la société en privilégiant son fauteuil, sa bière et sa télé, soit on décide de maintenir un lien social en apportant à sa manière une quelconque contribution sur la scène de la vie active. André Steiner a opté pour la deuxième solution et ne regrette surtout pas son choix. Mais avant d’ouvrir la parenthèse consacrée à son expérience de conseiller municipal à Court, il convient d’abord de jeter un coup d’œil dans le rétro. Après avoir effectué un apprentissage de boulanger-pâtissier chez Charpié, à Court, il a exercé cette belle profession à Münsingen durant cinq mois. Il a encore travaillé sur son métier pendant deux mois à l’hôpital de Moutier en devenant le premier boulanger-pâtissier de l’établissement juste après avoir effectué son école de recrues. Ensuite, André Steiner a suivi l’école de police à Berne-Ittigen durant quinze mois. Puis, il a déposé son baluchon à Saint-Imier en travaillant au sein de la police territoriale durant quatre ans. Le destin a ceci de fascinant qu’il peut parfois réserver d’agréables surprises. Son retour à Court pour travailler au poste de la police cantonale, alors placé sous la responsabilité de Michel Barth, peut être considéré comme telle. A la fermeture du poste, Keke a ouvert une nouvelle et dernière page de son roman policier à Moutier où il a officié en tant que chef de poste jusqu’au 31 décembre 2019, date coïncidant avec le début d’une retraite bien méritée. Encore que le mot retraite n’est pas forcément bien adapté puisqu’il occupe, à un faible pourcentage, la fonction d’employé polyvalent au sein de l’entreprise de pompes funèbres Cano.
Dicastère taillé sur mesure
Etant très attaché à son village de Court où il profite pleinement de la nature généreuse qui entoure son chalet, André Steiner a souhaité s’engager en faveur de la collectivité en se portant candidat à l’Exécutif aux dernières élections municipales de 2021. Compte tenu de l’aura dont il jouit au village, la population lui a témoigné sa confiance et il exerce sa fonction depuis le 1er janvier 2022 en dirigeant le dicastère des écoles et de la jeunesse : « Les anciens membres de l’Exécutif n’ayant pas souhaité revendiquer un autre dicastère, la répartition s’est opérée entre les trois nouveaux élus et chacun a fait son choix en fonction de ses affinités », confie-t-il. L’ami Keke n’est pas trop dépaysé puisqu’il avait déjà officié au sein de la commission d’école de Court en tant que vice-président (4 ans) et président (4 ans). En plus des séances du Conseil municipal, qui se tiennent toutes les deux semaines, André Steiner siège également au sein de différentes commissions qui vont de l’école primaire et secondaire à l’EJC en passant par l’AJR, la piscine couverte de l’Orval, l’Alter Ecole à Tavannes pour ne citer que les principales. « Il me reste passablement de temps libre durant la journée, les séances se déroulant principalement en soirée », explique-t-il. Parmi les principaux dossiers qui se trouvent actuellement dans le pipeline de l’Exécutif de Court, on citera la rénovation de la halle de gymnastique, le projet de chauffage à distance, la correction des berges de la Birse et le Plan d’aménagement local (PAL).
Un climat serein
« Il règne une formidable ambiance au sein du Conseil municipal où l’exemple vient du haut puisque Nathalie Schranz, maire, connaît ses dossiers sur le bout des doigts. Son papa Daniel Buchser ayant occupé jadis la fonction de conseiller municipal et aujourd’hui celle de maire de Reconvilier, on peut affirmer sans risque de se tromper que Nathalie a baigné dans la politique dès son plus jeune âge », signale-t-il.
Pour André Steiner, le fait de pouvoir compter sur une double représentation féminine à l’Exécutif, en l’occurrence Nathalie Schranz et Anne Freudiger, est très important sachant qu’elles abordent les dossiers avec une sensibilité différente. Doyen du Conseil municipal de Court, l’élu de la liste Alliances libres a pour habitude de travailler dans la durée lorsqu’il prend un engagement. Les paramètres à prendre en compte sont toutefois trop nombreux pour qu’il se prononce déjà maintenant sur son envie ou pas de briguer un nouveau mandat lors des élections municipales de 2025. Pour l’heure, il se concentre pleinement sur les différents défis inhérents à sa saisissante fonction. Tirer des plans sur la comète, ce n’est pas le genre de la maison.
Olivier Odiet